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Allocution d’Alain Bringolf au comité du Parti de la Gauche européenne

 Réflexions du PST à propos de l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne

Mis en ligne le 6 novembre 2009

Le Parti Suisse du Travail (PST) s’interroge à propos de l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE). Notre intervention vise à vous faire connaître l’évolution des positions et des questionnements qui tourmentent les militantes et militants du parti à ce sujet.

Nos propos sont répartis en cinq chapitres. Il s’agit d’une introduction, d’une présentation générale, des arguments pour le oui à l’adhésion, des arguments pour le non à l’adhésion et une conclusion.

Introduction

Dans l’actuel programme politique le PST est favorable à l’adhésion. L’argument principal de cette position se base sur la nécessité pour notre pays d’être présent dans les endroits où se prennent les décisions. La Suisse subit les décisions communautaires sans pouvoir exprimer son point de vue. Il s’agit de corriger cette situation.

Mais, lors notre congrès tenu à Zürich en 2008, une majorité de délégués acceptent une motion demandant que le Parti change de position et refuse l’adhésion à l’UE lorsque la question sera soumise au vote du peuple.

Les délégués de ce même congrès décident d’approfondir les arguments contre l’entrée à l’UE à l’occasion d’une conférence nationale !!

Cette conférence s’est tenue à Neuchâtel en juin de cette année. Les débats ont été introduits par Georg Polikeit du DKP et Jean-François Gau du pcf.

Les participants décidèrent de débattre sans aboutir à une décision formelle. Par ce choix, ils refusaient de faire de la position du parti sur l’UE un élément isolé des autres questions politiques.

La synthèse de ces débats se trouve dans les mains de la commission politique chargée de moderniser le programme politique. Elle intégrera la position du Parti à propos de l’adhésion à ses propositions de modifications du programme politique.
C’est le congrès de 2010 qui arrêtera la position définitive du PST sur le principe de l’adhésion.

Présentation générale

Les différentes positions qui sont apparues au sein de notre Parti concernant l’adhésion de la Suisse à l’UE relèvent de l’aggravation de la crise structurelle du capitalisme. La crédibilité même du système est en cause. Le capitalisme, comme solution d’avenir pour le bonheur des êtres humains, démontre sa faillite.
Il est incapable de résoudre les problèmes fondamentaux comme la préservation de l’écologie, la défense de la paix, l’élimination de la pauvreté.
Dans les pays membres de l’UE, comme en Suisse, les partisans du capitalisme sont aux commandes. La seule vraie opposition provient des autres partis communistes, de la gauche radicale et d’autres partis progressistes. Cette opposition pourrait s’élargir si elle se renforçait.
Le PST sait qu’il n’est pas possible de transformer l’UE tout seul. Il s’agit donc de rester ouvert à la possibilité de travailler à l’intérieur de l’UE avec d’autres forces communistes et progressistes.
Par ailleurs, nous ne devons pas laisser la critique de l’adhésion dans les seules mains des partis de l’extrême droite qui abusent d’arguments populistes pour faire passer leurs idées.
En Suisse, les opposants à l’adhésion à l’UE se regroupent autour des positions de l’Union Démocratique du Centre (UDC), parti qui n’est pas plus démocratique qu’au centre. Il est actuellement le plus grand parti du pays au plan électoral. Au plan réel, ce sont les abstentionnistes qui forment le plus grand parti !!

Notre parti estime que l’UE applique un capitalisme "intelligent", il maintient la paix interne et garde sa logique productiviste. Cependant, sa construction ressemble plutôt à une déconstruction sociale.

Une UE organisée pour défendre les règles de l’économie privée en appliquant la fameuse règle de la concurrence libre et non faussée.
Elle pratique une économie basée sur des relations de pouvoir au service des intérêts économiques et financiers privés qui se révèlent antagoniques à l’émancipation des citoyennes et citoyens.
Cette Union européenne ne nous plaît pas.

Enfin, pour l’anecdote, notre parti a du résoudre une difficulté provenant de la terminologie utilisée. Le PST est composé de sections provenant des trois régions linguistiques principales du pays. Lorsque les latins parlent de l’UE, ils disent « l’Europe » et les alémaniques comprennent « l’Europe » dans le sens géographique des pays européens et tous ne font pas partie de l’Union.
Je pense que le PGE doit aussi connaître ce genre de difficulté !!

Pour l’adhésion

Des camarades et des sections restent favorables au principe de l’adhésion. Ils basent leur position sur les considérations suivantes.
L’UE réunit divers pays par un simple traité. Celui-ci est d’ailleurs peu légitimé puisque les peuples de la grande majorité de ces pays ne sont pas invités à se prononcer sur ses structures et sur ses décisions.
Mais lorsqu’ils peuvent le faire, ils s’y opposent comme le prouve les votes des Néerlandais, des Français et des Irlandais dans un premier temps.

Dans leur majorité, les peuples condamnent les décisions de l’UE car ils en mesurent les effets dans leur vie quotidienne.

Nous estimons que les objectifs poursuivis par la bourgeoisie européenne se trouvent dans une impasse même si les fondements du traité ne sont pas encore remis en cause.

La nécessité de changer la politique de l’UE devient chaque jour plus nécessaire.
Tous les communistes et les progressistes d’Europe sont opposés à la politique appliquée et luttent dans le parlement européen pour faire changer les choses.

Plusieurs camarades estiment qu’il serait nécessaire d’apporter notre bataille à l’intérieur des institutions pour construire un nouveau traité davantage social et environnemental.

Ce changement de paradigme ne peut se réaliser que par la convergence d’actions de tous les partis qui veulent donner un autre sens à la politique européenne. C’est avec ces considérations que le PST a participé à la création du PGE.
Avec ses petites forces, le PST pourrait travailler à l’intérieur de l’UE en association avec les autres forces communistes et progressistes disent les partisans de l’adhésion.

Les organisations politiques qui dominent l’UE sont très loin de nos idéaux. En particulier les pratiques de la social-démocratie qui minent l’espoir des travailleurs sur la possibilité émancipatrice de l’UE.
Néanmoins sur le plan des droits européens, nous savons que plusieurs lois de l’UE sont plus sociales que celles existant en Suisse.
Les favorables à l’adhésion disent : « Cette union est un champ de lutte et ne pas intervenir reflète une position défaitiste. Depuis quand les communistes ne se battent-ils pas contre les injustices, où que ce soit ? »
Pour eux, le PST continue de vouloir changer la société avec des moyens démocratiques. Et pour cela, nous devons nous allier avec tous les partis communistes, progressistes et révolutionnaires qui veulent se battre pour ce changement. Dans notre pays, la faiblesse de notre parti n’est pas une motivation pour refuser le principe de l’adhésion.

Contre l’adhésion

Les camarades et les sections opposés à l’adhésion ne sont pas anti-européens. Ils évaluent les problèmes économiques et politiques de l’UE avec des critiques approfondies et estiment que les possibilités de changer la politique européenne au sein de l’organisation sont nulles ou extrêmement réduites.

Pour eux, le changement viendra d’une proposition nouvelle venant de l’extérieur. Par une pression des opinions publiques convaincues de la nécessité de construire des relations européennes basées sur la solidarité, sur une meilleure prise en compte des salariés et sur une protection de l’environnement efficace. Il s’agit de s’opposer aux intérêts du capital qui s’opposent aux projets émancipateurs des populations. Les manifestations paysannes de ces dernières semaines peuvent être exemplaires à cette idée.

Ils sont conscients que le capitalisme Suisse n’est pas meilleur que celui de l’UE ou des USA et ils restent convaincus que la lutte contre le capital doit être internationale.
Mais la politique actuelle de l’UE est tellement contraire à la défense du prolétariat qu’ils estiment qu’entrer dans l’UE représenterait un affaiblissement pour le prolétariat de Suisse.
Le respect qu’ils ont pour les règles de la démocratie suisse leur fait craindre que les conditions d’une adhésion à l’UE affaiblissent certaines structures de la démocratie directe, qui, bien que bourgeoise, représente une meilleure pratique que les règles de l’UE.
Pour les opposant à l’adhésion nous devons choisir entre deux options.

D’un côté nous pouvons suivre une ligne révolutionnaire qui nous conduit à refuser l’adhésion à une institution anti-démocratique et impérialiste.

D’un autre côté, nous choisissons une ligne réformiste en pensant qu’il sera possible de modifier l’UE de l’intérieur.

Pour ces camarades, l’acceptation des accords bilatéraux était une manière de s’éloigner de l’adhésion. Pour eux, les dirigeants de l’UE prennent des décisions sans le contrôle de la démocratie même bourgeoise et cette situation les conduit à dire que les éventuels élus du PST ne pourraient pas pratiquer comme ils le font dans les parlements national, cantonaux ou communaux du pays.
Une analyse marxiste leur fait constater le caractère impérialiste de l’UE que le processus de militarisation ne fait qu’exprimer avec davantage de clarté.

Pour ces camarades, le PST est une force de transformation sociale et leur refus d’une adhésion à l’UE actuelle se base aussi sur les institutions de l’UE qui éloignent la politique des citoyens.

Mais un refus d’adhésion ne signifie pas l’abandon politique. Avant d’avoir la prétention de lutter dans le parlement européen, luttons dans les rues, dans les usines, avec les gens pour retrouver leur confiance.
Le parlementarisme devrait redevenir l’endroit ou s’exprime les projets du peuple tout entier et non principalement ceux de la bourgeoisie, disent-ils convaincus.

Conclusion

Les points qui font l’unanimité de ces différents propos sont la critique absolue de la politique conduite par l’UE et la nuance fondamentale entre l’Europe géographique et l’Union Européenne.

Ce qui nous sépare pour le moment, c’est la stratégie à adopter. Devons nous soutenir ou combattre l’entrée dans l’UE lorsque cette question sera à nouveau posée au peuple suisse ? Est-il possible de transformer l’UE de l’intérieur ou faudra-t-il agir de l’extérieur ?

Au-delà de ces questions politiques et stratégiques personnellement je voudrais vous entretenir de ce qui se cachent derrière chaque position.
Je constate que les positions s’appuient sur des rapports de force. Ce style de comportement dérive invariablement vers des rapports de domination.
Et je reste convaincu que malgré les efforts entrepris pour arriver au pouvoir, la gestion du pouvoir lorsqu’on y parvient constitue des efforts encore plus grands.

Mes observations me conduisent à penser que les modifications structurelles que nous proposons dans nos pays doivent provoquer simultanément des modifications de comportements. Nous devons tendre à réduire toutes les formes de dominations.

Si nous ne parvenons pas à maîtriser notre rapport au pouvoir, nous risquons de nous battre pour de belles idées qui ne feront pas changer d’un millimètre le comportement humain et tout sera à refaire !

Cette remarque n’est pas plus utopique que de vouloir « changer le monde et changer le monde changé » comme l’avait si bien écrit Berthold Brecht !

Finalement, je pense que, pour le moment, la Suisse que nous voulons construire n’a aucun intérêt social et environnemental à adhérer à l’UE déjà construite et que nous ne voulons pas !

Par contre, il me semblerait profitable pour l’UE qu’elle s’inspire des règles démocratiques de la bourgeoisie suisse qui a le mérite de consulter systématiquement les citoyens.

Ce serait un pas vers davantage de respect entre les pays et entre les régions et une contribution pour mieux tenir compte de l’intérêt des peuples.

Le 23 octobre 2009
Alain Bringolf



Tracts

LAMal - Le coup de gueule du POP

 Tract - Les assureurs-maladie avouent la supercherie

Mis en ligne le 1er novembre 2009

Si vous voulez savoir comment Pascal Couchepin et consorts ont procédé pour saboter l’initiative "Pour une caisse unique", lisez ce qui suit :

L’aveu

Dans une lettre adressée à ses assurés pour expliquer la hausse faramineuse des primes, la caisse Avanex, du groupe Helsana, écrit entre autres ceci :

"Réserves - Après avoir augmenté en moyenne de 6,5% entre 1997 et 2003, les primes ont enregistré une hausse modérée de quelque 3,1 pour cent depuis 2004. Et ce, alors que les coûts des prestations ont grimpé de 5 pour cent chaque année. En d’autres termes, au cours des dernières années, les assurés se sont acquittés de primes qui ne couvraient pas les frais réels. Des pressions politiques ont en effet obligé les assureurs à puiser dans les réserves afin de maintenir les primes à un niveau artificiellement bas."

Historique d’une tricherie

En 2003, l’initiative "Pour une caisse unique" est lancée. Depuis lors, comme par hasard, les primes ont augmenté chaque année de 2% de moins que les coûts réels. Les assurés ont ainsi eu l’impression que la question de la Lamal était sous contrôle et, en votation populaire, ils ont rejeté l’initiative (même si plusieurs cantons dont Neuchâtel l’ont acceptée).

La réalité

Le calcul est vite fait. Cinq années à 2% de perte donnent 10%, auxquels il faut ajouter les 5% de 2010, soit un total de 15%. C’est l’augmentation qui était annoncée dans un premier temps.

La nouvelle tromperie

Pour faire une sortie en beauté, Pascal Couchepin présente finalement une hausse de moins de 10% qui ne correspond pas à la réalité. On peut donc s’attendre à des hausses massives pour 2011 et 2012.

Une solution

Il faudra bien redonner une nouvelle chance à la Caisse unique, afin que cesse l’opacité du système actuel et que prennent fin également des dérives dignes d’une république bananière !

En attendant

Puisqu’en attendant il faut bien vivre avec le système actuel, nous vous rappelons que vous avez jusqu’au 25 novembre pour envoyer votre résiliation par courrier recommandé et que nous sommes à disposition pour vous aider à changer de caisse.

POP
Versoix 7
2302 La Chaux-de-Fonds
032 968 63 65
Permanence sociale :
Mercredi 9h à 11h et 18h à 20h



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 Le parc éolien n’est pas encore une réalité

Mis en ligne le 11 octobre 2009

Le canton de Neuchâtel vient de mettre à l’enquête publique une modification relativement mineure du plan d’affectation cantonal du parc éolien du Crêt-Meuron à proximité des crêtes du Jura neuchâtelois. Il s’agit d’autoriser l’érection d’éoliennes ayant une hauteur maximale de 99 m alors que celles qui avaient été prévues à l’origine, en 2001, n’existent plus.

L’exécutif de La Chaux-de-Fonds se prononce sur cette mise à l’enquête en voulant que le Crêt-Meuron ne soit pas confirmé comme site potentiel avant que ne soit connu l’ensemble de la politique cantonale en matière d’énergies renouvelables. L’éolien en fait partie, mais d’autres énergies (hydrauliques, solaires, géothermiques) doivent mieux être prises en compte selon le communiqué de la ville.

Le Conseil communal demande donc formellement que la modification du plan
d’affectation soit annulée, au motif qu’elle n’a pas été mise en circulation auprès de la Ville de La Chaux-de-Fonds avant signature.

De son côté l’Association des Amis du Mont-Racine exprime sa « profonde inquiétude face aux projets d’implantation des nombreuses éoliennes industrielles monstrueuses sur les crêtes officiellement protégées du Jura neuchâtelois ». Les défenseurs du patrimoine demandent une période de réflexion sur la situation actuelle, loin de tout fanatisme.

« Est-ce vraiment le moment de détruire une bonne partie de nos paysages protégés au nom d’une source d’énergie plus que problématique ? » écrit cette association.
La contradiction entre la protection du paysage et le besoin en énergie bat son plein et les arguments présentés par chaque camp multiplient les exemples justifiant chaque position.

Commentaire

En prenant un peu de hauteur, le dossier apparaît refléter le type de société que l’on veut construire.

D’un côté, la conviction d’une société organisée pour favoriser la croissance économique perpétuelle, d’un autre, le choix de la défense du paysage et d’autres valeurs moins marchandes.

Or, les membres des deux camps vivent dans la même société !

Les arguments des uns et des autres ne se prononcent que sur l’équipement d’éoliennes. Alors que ce projet veut promouvoir trouver des moyens pour augmenter l’énergie nécessaire dans un canton qui adhère largement au concept du développement économique. La croissance économique n’est remise en doute que par quelques personnes ou milieux particulièrement idéalistes et utopiques. Il est bien connu que ce qui fait le bonheur du peuple, c’est la consommation à outrance pour relancer le marché, lui-même fournisseur de places de travail……….. et de chômage !

Est-il possible de vouloir simultanément la croissance économique et la protection du paysage ?

Il faudra bien un jour choisir le type de développement souhaité pour favoriser au peuple l’accès au bonheur.

Pour le moment, il est plus simple d’agir sur un seul projet plutôt que de prendre calmement les bonnes décisions en agissant courageusement pour tenir compte de l’avenir à long, voir très long terme.

Mais le développement capitaliste ne se concilie pas avec le temps nécessaire pour choisir aujourd’hui avec la mesure des conséquences à long terme.

Alain Bringolf



Opinion

 Tutoiement ou vouvoiement au sein de l’école publique neuchâteloise ?

Mis en ligne le 7 octobre 2009

La presse régionale a présenté brièvement la question fondamentale du retour du vouvoiement à l’école publique en lieu et place du tutoiement.

A entendre ses partisans, le moment est venu de resserrer les boulons et de re-fixer un peu d’ordre au sein des échanges entre maître et élève.

C’est tendance, comme le disent les faiseurs d’opinion !

Pus fondamentalement, le mode de relation met en lumière des réalités beaucoup plus subtiles. Elle met en contradiction l’autorité et de l’autoritarisme.

La qualité relationnelle entre un maître et ses élèves dépend-t-elle simplement du vouvoiement ou du tutoiement ?

Cela paraît un peu simpliste dans une relation visant à permettre aux enfants de se construire. Certes le vouvoiement permet d’instituer un certain respect et le tutoiement peut introduire un laisser-faire. Mais il ne s’agit que d’un outil et celui-ci ne touche pas en profondeur à la qualité du lien de respect entre l’adulte et l’enfant.

On connaît tous des exemples ou un maître que l’on vouvoyait n’était pas respecté alors qu’un autre que l’on tutoyait l’était !

Le respect profond de l’autre se construit sur la personnalité de chaque personne, de son histoire, de ses compétences et de ses objectifs. Si la personnalité est équilibrée,si pour le maître l’objectif est de faire grandir l’élève plutôt que de l’obliger à ingurgiter « son savoir », alors le lien sera respectueux quelque soit le mode utilisé, tutoiement ou vouvoiement.

Derrière ce retour au vouvoiement se cache une conception plus perverse, basée sur le concept conscient ou inconscient de domination. Je suis le plus fort, le plus grand, le plus âgé. Si tu me vouvoies, la règle sera respectée et l’ordre sera établit. Il y a les patrons, les maîtres de l’économie, les barons de la finance, les sportifs d’élite et les autres, le petit peuple, vous ne voudriez tout de même pas qu’ils se tutoient, sauf pour des question de « marketing » !!

L’ordre social et l’épanouissement ne peuvent pas se construire durablement sur de telles règles. Ils ne peuvent s’établir que sur un approfondissement permanent de la qualité des échanges, sur le respect des uns envers les autres dans les deux sens, sur tout ce qui favorise le plus grand épanouissement possible de chaque élève.

Le choix entre tutoiement et vouvoiement n’est qu’un épiphénomène qui ne changera pas la qualité des liens que les uns doivent avoir envers les autres.

Alain Bringolf


Texte paru dans Gauchebdo



 La crise multiplie les réactions

Mis en ligne le 2 octobre 2009

Comme partout en Suisse, une partie de la population du canton Neuchâtel s’exprime et manifeste contre les effets de la crise. Actuellement les paysans développent de différentes manières la défense de leur droit de vivre. A côté d’eux, d’autres secteurs de la société se mobilisent, chacun à sa manière, pour s’opposer à une dérive de société dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.

Ainsi plus de mille lycéen-nes ont déposés une pétition pour refuser les mesures d’économie touchant l’enseignement. Une rencontre avec le Conseiller d’Etat responsable de l’enseignement n’a pas suffit a calmer leur réprobation.

Ainsi, les paysans sont fâchés, les professeurs de lycées sont fâchés, les lycéens sont fâchés, les chômeurs sont fâchés, on les comprend.

Pourquoi autant de mécontents dans cette société démocratique « idéale » mais bourgeoise et capitaliste ?
Parce que la logique qui conduit le pays se base sur le dogme capitaliste, le marché dirige tout et que chacun s’y soumette !

Paradoxalement, les paysans sont presque tous des adeptes de la liberté individuelle. Ils renforcent le dogme en votant largement pour les représentants des partis libéral-radical et udc. Or, les règles économiques sont décidées par la majorité libérale et les atteignent de plein fouet à l’image de ce qui se passe dans toute l’Europe.

Les professeurs aussi votent, souvent pour les candidats socialistes. Ils espèrent ainsi assurer leur activité.

Les chômeurs, dans leur grande majorité, ne votent pas. Ils n’en voient pas les raisons puisque de toute façon cela ne change rien, « ils font quand même ce qu’ils veulent ». Leur abstention démontre, consciemment ou inconsciemment, que la bourgeoisie ne se préoccupe d’eux que pour en tirer profits.

Les lycéens ne votent pas encore tous. Ils expriment leur désappointement par une pétition.

Tous ces acteurs de la vie civile défendent leur condition de travail et leur conception de la vie. Ils exigent le maintien des acquis auxquels ils se sont habitués et auxquels ils ont droit.

Mais au-delà de ces diverses manières de se défendre, combien sont-ils pour vouloir changer fondamentalement les règles en vigueur ?

Ces règles qui se trouvent à l’origine des difficultés contre lesquelles ils s’opposent et qui s’appelle le capitalisme.

La défense de sa propre situation constitue un début de prise de conscience. Elle ne suffit pas pour changer l’avenir.

Il faudra bien que se regroupent les paysans, les ouvriers, les professeurs et les étudiants pour qu’ensemble ils ébauchent un nouveau projet de société.

Il devient impératif pour ne pas dire urgent que davantage de citoyennes et de citoyens se rejoignent pour faire changer les choses.

Un autre monde est possible, dit-on, mais il doit encore être construit.

Alain Bringolf


Texte paru dans Gauchebdo




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POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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