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 Le parc éolien n’est pas encore une réalité

dimanche 11 octobre 2009


Le canton de Neuchâtel vient de mettre à l’enquête publique une modification relativement mineure du plan d’affectation cantonal du parc éolien du Crêt-Meuron à proximité des crêtes du Jura neuchâtelois. Il s’agit d’autoriser l’érection d’éoliennes ayant une hauteur maximale de 99 m alors que celles qui avaient été prévues à l’origine, en 2001, n’existent plus.

L’exécutif de La Chaux-de-Fonds se prononce sur cette mise à l’enquête en voulant que le Crêt-Meuron ne soit pas confirmé comme site potentiel avant que ne soit connu l’ensemble de la politique cantonale en matière d’énergies renouvelables. L’éolien en fait partie, mais d’autres énergies (hydrauliques, solaires, géothermiques) doivent mieux être prises en compte selon le communiqué de la ville.

Le Conseil communal demande donc formellement que la modification du plan
d’affectation soit annulée, au motif qu’elle n’a pas été mise en circulation auprès de la Ville de La Chaux-de-Fonds avant signature.

De son côté l’Association des Amis du Mont-Racine exprime sa « profonde inquiétude face aux projets d’implantation des nombreuses éoliennes industrielles monstrueuses sur les crêtes officiellement protégées du Jura neuchâtelois ». Les défenseurs du patrimoine demandent une période de réflexion sur la situation actuelle, loin de tout fanatisme.

« Est-ce vraiment le moment de détruire une bonne partie de nos paysages protégés au nom d’une source d’énergie plus que problématique ? » écrit cette association.
La contradiction entre la protection du paysage et le besoin en énergie bat son plein et les arguments présentés par chaque camp multiplient les exemples justifiant chaque position.

Commentaire

En prenant un peu de hauteur, le dossier apparaît refléter le type de société que l’on veut construire.

D’un côté, la conviction d’une société organisée pour favoriser la croissance économique perpétuelle, d’un autre, le choix de la défense du paysage et d’autres valeurs moins marchandes.

Or, les membres des deux camps vivent dans la même société !

Les arguments des uns et des autres ne se prononcent que sur l’équipement d’éoliennes. Alors que ce projet veut promouvoir trouver des moyens pour augmenter l’énergie nécessaire dans un canton qui adhère largement au concept du développement économique. La croissance économique n’est remise en doute que par quelques personnes ou milieux particulièrement idéalistes et utopiques. Il est bien connu que ce qui fait le bonheur du peuple, c’est la consommation à outrance pour relancer le marché, lui-même fournisseur de places de travail……….. et de chômage !

Est-il possible de vouloir simultanément la croissance économique et la protection du paysage ?

Il faudra bien un jour choisir le type de développement souhaité pour favoriser au peuple l’accès au bonheur.

Pour le moment, il est plus simple d’agir sur un seul projet plutôt que de prendre calmement les bonnes décisions en agissant courageusement pour tenir compte de l’avenir à long, voir très long terme.

Mais le développement capitaliste ne se concilie pas avec le temps nécessaire pour choisir aujourd’hui avec la mesure des conséquences à long terme.

Alain Bringolf

POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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