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Grand conseil

 POP Info N°16 - Budget de l’Etat 2017 : l’histoire se répète

Mis en ligne le 20 décembre 2016

Précédant la session du Grand conseil neuchâtelois consacrée au budget 2017, les médias cantonaux estimaient que ce budget pourrait être refusé. Cette possibilité était d’autant plus crédible que le gouvernement demandait de surseoir au principe du frein à l’endettement ce qui exige une majorité qualifiée des 3/5ème pour qu’un projet soit accepté.

Le Conseil d’État a élaboré un budget déficitaire de 69 millions. Après le travail en commission, ce déficit fut ramené à 49 millions. Malgré son travail, la commission refuse le projet pour différentes raisons. Les libéraux estiment que l’État ne peut pas continuer de distribuer de l’argent qu’il n’a pas. L’UDC estime que les comptes de l’État doivent être équilibrés et qu’il n’est pas acceptable que l‘État doive emprunter pour fonctionner. Les Vert-libéraux sont convaincus que le canton a un problème de dépenses et pas de recettes.

A droite, l’État doit se gérer selon les principes économiques pratiqués par les entreprises. La solution est d’une simplicité effrayante, quand on n’a pas d’argent on réduit les dépenses. Pour eux, les tâches publiques qu’un État doit fournir à sa population ne trouvent pas place dans leur raisonnement.

A gauche, les Verts observent que la droite veut prendre à la classe moyenne pour donner aux plus riches. Le POP estime que fragiliser les plus faibles ne constitue pas un projet de société et les socialistes disent refuser le budget, car les diminutions prévues dans le domaine social sont inacceptables. Ces propos clairs méritaient d’être observés attentivement car habituellement un accord de dernière minute est trouvé entre les libéraux et les socialistes.

Lors de la session ordinaire, l’entrée en matière a été acceptée et le débat lancé avec beaucoup de propositions pour que chaque formation défende ses conceptions financières. La droite continue de profiter de l’État et il n’apparaît aucun compromis incluant une politique sociale, aucune mesure pour augmenter les recettes de l’État. Par contre, elle exige une diminution accrue des tâches étatiques et moins d’impôts pour les revenus de plus de 60’000 fr.. Une proposition ridicule à titre individuel mais qui représente une réduction de 4 millions de francs dans les caisses de l’État. La gauche soutient la dérogation au frein à l’endettement et vote une proposition tendant à augmenter l’impôt sur les gains spéculatifs immobiliers.

A la dernière séance budgétaire, les positions fusent pour tenter de trouver une majorité pour que le canton possède un budget pour l’année prochaine. Malgré quelques propositions atténuant certaines mesures, la majorité du parlement a refusé le moindre geste pour aller prendre un peu d’argent là où il est pour le mettre là ou il faut. Pour être accepté, le budget devait pouvoir compter sur 69 voix. Finalement, à deux voix près, 71 députés ont dit oui au budget contre 41. Avec un déficit de 50 millions, le gouvernement pourra continuer sa politique antisociale l’année prochaine, année d’élections cantonales. Soulignons que l’habitude socialiste n’a pas été remise en question et la majorité de ses députés a accepté le budget et a rejoint, à contre-cœur (!), la position libérale.

Le bilan de ce nouvel épisode financier nous invite à observer que le Conseil d’État a choisi le chemin de l’austérité. La pression sans concession fondamentale de la droite le pousse contre le mur. Du point de vue des dogmes néolibéraux, les conseillers d’État socialistes s’alignent à droite, soutenus dans les faits par leurs députés. Ce louvoiement séparant les propos des actes s’exprime par les propos du Conseiller d’État Jean-Nat Karakasch pour qui l’idée que la baisse de la fiscalité des entreprises a joué un rôle dans les difficultés financières du canton n’est qu’une légende !

En résumé, à droite l’augmentation de la rigueur a permis quelques nuances chez les libéraux pour leur permettre de soutenir le budget. Le non de la rigueur idiote provient de l’UDC qui ne voit que les chiffres et non ce qu’ils recouvrent socialement. A gauche, la majorité du groupe PopVertsSol a tenu une position claire en défendant le principe qu’un budget équilibré ne pouvait s’élaborer qu’avec une participation des plus riches et de l’économie pour gérer une collectivité de manière satisfaisante. Soulignons qu’un socialiste a refusé le budget et qu’un popiste l’a accepté... rien n’est simple.

Que restera-t-il de cet épisode au moment des élections cantonales ? Probablement un maintien de l’abstentionnisme.

Alain Bringolf



Échos de Berne

 POP Info N°16 - Le travail forcé : de l’esclavagisme moderne

Mis en ligne le 20 décembre 2016

Mardi 6 décembre, le Conseil national a approuvé par 125 voix contre 67 le projet d’arrêté fédéral portant approbation du Protocole à la Convention n°29 concernant le travail forcé ou obligatoire. Seuls l’UDC et un élu PLR s’y sont opposés. Ce protocole de l’Organisation internationale du travail (OIT) charge les gouvernements de prendre des mesures pour prévenir le travail forcé, protéger les victimes et leur donner accès à des mécanismes de recours et de réparation. Il laisse une certaine latitude aux États sur les mesures concrètes à prendre pour mettre en œuvre les principes énoncés.

La Suisse doit ratifier ce protocole qui permettra de mieux lutter contre le travail forcé, en particulier contre la traite des êtres humains, qui touche encore plus de 20 millions de personnes dans le monde. De la part de notre pays, il s’agit d’un geste de solidarité internationale, mais pas uniquement.

Il est consternant – et le mot est faible – de voir l’UDC s’opposer à la ratification de ce protocole sous prétexte que la Suisse remplirait déjà les conditions requises. Nous vivons sur une seule et même planète, et notre devoir est de travailler à un avenir commun et à l’émancipation humaine. Le travail forcé imposé par les autorités demeure une préoccupation dans certains pays, comme le Qatar où des millions de travailleurs immigrés construisent les infrastructures de la Coupe du Monde 2022 dans des conditions d’exploitation extrême. Mais aujourd’hui, on constate surtout une croissance du travail forcé imposé par des particuliers et des entreprises qui ne respectent pas l’État de droit.

Notre pays se doit d’être exemplaire. L’est-il vraiment, quand un contrat est signé entre un département fédéral et une entreprise privée qui conduit à ce que nos soldats soient équipés de souliers fabriqués en Roumanie par des ouvrières payées deux euros de l’heure ? N’est-ce pas à la limite du travail forcé ? Le travail forcé, c’est de l’esclavagisme moderne. Peut-on dès lors en déduire que l’UDC est favorable à l’esclavagisme ?

Denis de la Reussille



Élections au littoral : le jour d’après

 POP Info N°16 - Bravo à nos camarades Ariane Tripet et Thomas Perret !

Mis en ligne le 20 décembre 2016

Les élections communales différées dans l’année pour les quatre communes qui n’ont pas pu joindre leurs destinées en juin dernier sont passées.

Nous avons la grande satisfaction de voir Thomas Perret reconduit dans ses fonctions à l’exécutif communal de Corcelles-Cormondrèche et Ariane Tripet rejoindre le législatif de la commune de Neuchâtel. Les popistes perdent certes un siège en Ville, mais solidaritéS en gagnant un l’équilibre des forces au sein de PoPVertSol reste pratiquement inchangé avec 7 Verts élus. Le groupe compte toujours 11 membres. Nous pouvons regretter malgré tout de n’avoir pu conserver nos deux sièges vu la qualité des candidats que nous présentions à ces élections.

Toutefois et pour aller plus loin, il faut remarquer et faire remarquer, encore et toujours, la faiblesse de la participation des électeurs et électrices qui s’élève à un peu plus de 35%. Cela signifie que deux tiers des citoyen-ne-s n’exercent pas leur droit de vote. Ceci pose deux questions fondamentales : quelle légitimité populaire et sociale conservent encore nos institutions politiques et peut-on encore parler de démocratie dans ces conditions ? Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple a vraiment du plomb dans l’aile.

Le monde politique s’est autonomisé en tant que monde social à part, avec ses codes, ses rites, ses signes de reconnaissance, son langage particulier d’où le sentiment d’exclusion et de frustration qu’il génère et que l’on retrouve dans le fameux : « Tous pourris ! ». Cette autonomisation différencie fondamentalement une démocratie bourgeoise, génétiquement au service de la classe dominante, d’une délibération collective nécessitant l’implication et la participation de tous et toutes pour décider de l’avenir commun. L’autosatisfaction de certain-e-s élu-e-s devrait faire place à l’humilité et à la prise de recul par rapport à la situation présente. Originellement, de représentants de courants divergents de la société, du dissensus social, de la lutte de classes en définitive, ils finissent par ne plus représenter qu’eux-mêmes et un monde social petit-bourgeois déconnecté des bases populaires, mais en aucun cas indépendant des pouvoirs venant d’en haut, celui des contraintes imposées par le capital en premier lieu.

C’est avec cette analyse critique en tête que nos élu-e-s popistes conduiront leur action politique dans le jeu tel qu’il existe aujourd’hui et, jusqu’à ce que demain, un autre système vienne le remplacer.

Julien Binggely



Jeunes POP

 POP Info N°16 - Des coupes vraiment nécessaires ?

Mis en ligne le 20 décembre 2016

Début novembre, on apprend que le projet « Zoo-Musée » qui visait à regrouper en un même lieu le zoo du Bois du Petit-Château et le Musée d’Histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds est abandonné. A la fin du même mois, on apprend également le non-renouvellement du contrat du conservateur du musée – d’ailleurs fermé depuis deux ans – pour des raisons d’économies. On peut supposer que ces mesures ne sont que le début de la fermeture progressive et définitive de cette institution pourtant très appréciée de la population et internationalement reconnue.

Ces mesures d’austérité n’en sont que quelques-unes parmi la multitude d’autres qui dégradent la vie culturelle ainsi que les services publics en général de la ville et du canton depuis quelques années. Elles auront un effet direct sur l’éducation et la culture de la population, et en particuliers des jeunes. En effet, il est nettement plus aisé et plus agréable de se cultiver s’il existe les infrastructures nécessaires et disponibles à des prix abordables pour les familles, les étudiants et les personnes les plus défavorisés.

Une culture et une éducation de qualité sont des aspects indispensables à une démocratie. En effet, c’est par elles que les jeunes peuvent développer leur faculté d’analyse, leur compréhension du monde et leur sens critique. A l’heure où les taux de participation aux votations sont au plus bas, il est temps de se souvenir qu’une culture et une éducation de qualité et accessibles pour toutes et tous sont indispensables et que couper dans ces domaines n’est pas un acte anodin.

Nos gouvernements prétendent que ces coupes budgétaires sont nécessaires, que l’on ne peut pas faire autrement en cette période financière difficile alors que nous vivons dans une région riche (rappelons que le PIB du canton de Neuchâtel est plus élevé que le PIB suisse). Il est temps d’aller chercher les richesses où elles sont !

Pas de retour en arrière pour notre futur !

Nino Bovay



Du côté de l’hôpital

 POP Info N°16 - Parlons un peu du centre de réadaptation

Mis en ligne le 20 décembre 2016

L’enfant oublié du débat hospitalier : le centre de réadaptation (CTR).

L’État lui cherche un nid dans les Montagnes neuchâteloises. HNe lui cherche encore un nom, un nom plus accrocheur et plus vendeur. Par son chargé à la communication, HNe propose aux employés de parler d’Hôpital des Montagnes neuchâteloises. Dans un flyer de l’institution hospitalière il devient « centre de compétence » tout comme l’hôpital de Pourtalès, comme pour les mettre sur le même pied d’égalité afin que la population croie qu’ils sont équivalents. HNe lui a même dédié deux jolies maquettes vides. En effet, vides, comme le contenu du centre. L’État ne sait pas encore quelles seraient les activités de ce centre et l’imagine regroupant toutes les spécialités de la réadaptation. Un jour le canton lèvera les yeux et remarquera la présence de la clinique du Noirmont imbattable en cardiologie, de l’hôpital de Rolle indétrônable en pneumologie, du centre de Nottwil intouchable en neurologie et j’en passe. Lorsque l’État comprendra que le projet est surdimensionné, le CTR fondra et deviendra un centre de réadaptation gériatrique. L’État pourra se vanter d’avoir fait un CTR avec la moitié des 175 millions prévus.

Par ailleurs, si l’État est si évasif sur le CTR et si discret sur son contenu, c’est qu’il n’aimerait pas que les populations éloignées de La Chaux-de-Fonds comprennent les désavantages d’un centre de réadaptation centralisé. Au contraire d’une hospitalisation aux soins aigus qui dure dans la plupart des cas moins de cinq jours, une convalescence dans un CTR dure bien plus longtemps, plusieurs semaines et peut-être même plusieurs mois. Les patients, pour la plupart âgés, seront privés de leur entourage, tant indispensable lors d’une convalescence.

Nathan Erard




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POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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