La Suisse doit ratifier ce protocole qui permettra de mieux lutter contre le travail forcé, en particulier contre la traite des êtres humains, qui touche encore plus de 20 millions de personnes dans le monde. De la part de notre pays, il s’agit d’un geste de solidarité internationale, mais pas uniquement.
Il est consternant – et le mot est faible – de voir l’UDC s’opposer à la ratification de ce protocole sous prétexte que la Suisse remplirait déjà les conditions requises. Nous vivons sur une seule et même planète, et notre devoir est de travailler à un avenir commun et à l’émancipation humaine. Le travail forcé imposé par les autorités demeure une préoccupation dans certains pays, comme le Qatar où des millions de travailleurs immigrés construisent les infrastructures de la Coupe du Monde 2022 dans des conditions d’exploitation extrême. Mais aujourd’hui, on constate surtout une croissance du travail forcé imposé par des particuliers et des entreprises qui ne respectent pas l’État de droit.
Notre pays se doit d’être exemplaire. L’est-il vraiment, quand un contrat est signé entre un département fédéral et une entreprise privée qui conduit à ce que nos soldats soient équipés de souliers fabriqués en Roumanie par des ouvrières payées deux euros de l’heure ? N’est-ce pas à la limite du travail forcé ? Le travail forcé, c’est de l’esclavagisme moderne. Peut-on dès lors en déduire que l’UDC est favorable à l’esclavagisme ?
Denis de la Reussille