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Interventions

Intervention du président du POP neuchâtelois

 Grand Conseil - Entrée en matière pour le budget cantonal 2018

Mis en ligne le 18 décembre 2017

Monsieur le Président,
Mesdames,
Messieurs,

Nous voici donc une fois encore confrontés à un budget d’austérité. Et pourtant, depuis le temps, les causes des problèmes financiers de la République sont connues : il y a certes la conjoncture, aggravée par le caractère industriel de ce canton et donc par sa forte dépendance de la conjoncture internationale. Il y a la composition socio-économique défavorable de sa population, les bas salaires qui y sont servis, sa pyramide des âges défavorable, bref : une population qui coûte davantage qu’ailleurs et qui, fiscalement, rapporte moins. Il y a enfin la difficulté à fixer dans le canton la richesse qui y est produite.

Tous ces problèmes demandent des réponses multifactorielles et des efforts soutenus dans la durée : diversifier notre économie, renforcer l’économie de proximité et les services tout en maintenant nos atouts industriels, favoriser les activités à haute valeur ajoutée, augmenter les salaires, réduire l’exclusion professionnelle et sociale, attirer les familles et une classe moyenne supérieure dans le canton.

Pour la droite, une seule solution, magique – on l’a encore vu avec le billet d’Andreas Jurt dans l’Express la semaine dernière - : baisser les impôts. Ce qui est plus inquiétant encore, c’est de voir le Conseil d’Etat s’enferrer dans cette même illusion : il faut économiser, couper, réduire les prestations pour renforcer l’attractivité du canton. Quelle vision réductrice, étriquée !

Et si l’on inversait la perspective ? Si Neuchâtel devenait attractif par la qualité de ses prestations, de ses services publics, de ses écoles, de ses institutions, de son accueil des familles et des entreprises ? Ce n’est pas forcément une question de coûts mais d’inventivité, d’écoute, d’orientation client. Et finalement, l’important, ce n’est pas tant le coût, la charge fiscale, tant qu’elle demeure supportable, mais c’est ce qu’on reçoit en retour. Cette classe moyenne supérieure, ces familles, que nous cherchons à retenir, voire à attirer ici, ne se contentent pas, à ce que je sache, – ni vous non plus d’ailleurs– de faire leurs courses chez Liddel !

Ce que vous êtes en train de faire aujourd’hui, la droite par ses exigences continues de baisses fiscales, le Conseil d’Etat par ses coupes répétées, que ce soit dans ce budget comme dans les précédents, ou dans son programme de législature, c’est, par la réduction systématique des prestations, de réduire l’attrait du canton. Nous payerons peut-être demain les mêmes impôts que les Vaudois ou les Fribourgeois, mais la qualité de vie dans ce canton, l’offre sociale, scolaire, culturelle, ce qui fait qu’il y fait bon vivre, sera réduite – et vous n’attirerez plus personne.

Vous l’aurez compris : le budget 2018 présenté par le Conseil d’Etat, comme le programme de législature dans lequel il s’inscrit, ne nous satisfait pas, ni dans ses chiffres ni dans son esprit. Nous voterons l’entrée en matière pour pouvoir le discuter, mais nous le refuserons en l’état. Le projet amendé par la commission des finances pourrait par contre trouver l’assentiment d’une majorité d’entre nous, mais cela, c’est pour le 19 décembre.

Je vous remercie pour votre attention.

Daniel Ziegler



Communiqués

Communiqué de presse du 24 septembre 2017

 Les résultats de la votation cantonale renforcent la division du canton

Mis en ligne le 25 septembre 2017

Le POP neuchâtelois prend acte des décisions populaires suite aux votations cantonales qui ont eu lieu aujourd’hui. Il regrette un taux de participation de seulement 40% sur des objets qui désignent le futur de tous les habitants du canton. Cette faible participation fait apparaître un gros problème de légitimité démocratique.

A notre avis l’objet stratégique de ces votations était la Réforme des institutions, notamment la suppression des districts et la réduction du nombre de députés. Probablement, le POP sera bénéficiaire de la baisse du quorum qui passera de 10% à 3% et la fin des apparentements permettra une clarification des positions politiques des partis face à la population. Le POP avait anticipé cette décision en refusant de s’apparenter lors des dernières élections cantonales. Cependant, cette réforme signifie un éloignement des instances politiques dirigeantes des habitants. Les grands partis seront favorisés car ils sont implantés dans tout le canton alors que les petites formations devront faire un effort dépassant largement celui de leurs membres pour se faire connaître plus largement. On se dirige vers un renforcement des élites et des experts au détriment de personnes issues des milieux de base de la population.

Le Report de l’harmonisation des impôts a été accepté de justesse par 400 voix. Ce résultat très serré démontre les différentes sensibilités entre les communes industrielles et les autres communes rurales et tertiaires. Il confirme le partage du canton, ce que n’a pas voulu voir le Conseil d’Etat. RTN, radio neuchâteloise dans sa présentation des résultats n’hésite pas à dire que les villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds sont les grandes gagnantes de ce résultat. Une tromperie car ces communes ne sont bénéficiaires que du report des décisions et nous ne savons pas ce qui aboutira de la poursuite du dossier. Durant la campagne, le comité référendaire a publié une affiche disant que 31 communes sur 36 payent l’injustice, ce qui indique l’hostilité d’une partie de la population des régions les plus riches à l’égard des habitants des régions industrielles.
Cette maigre victoire du report de la décision devra se transformer en force pour davantage de respect envers toutes les communes pour atteindre le début d’une réconciliation cantonale.

Le Nouvel Hôtel Judiciaire prévu à La Chaux-de-Fonds a été largement refusé par près de 60% des voix. Pratiquement, cette décision n’aura que peu d’influence sur la ville de La Chaux-de-Fonds, mais sur le plan symbolique, ce refus constitue une aggravation du mépris du Bas contre le Haut. Par contre, le fait que le Conseil d’Etat parle sans cesse des difficultés financières du canton et présente un projet de près de 50 millions n’a pas convaincu les électrices et électeurs. Il conviendra néanmoins au Conseil d’État de concrétiser une meilleure répartition des investissements au sein du canton s’il veut concrétiser son slogan, un canton, un espace. Par ailleurs, nous sommes étonnés qu’un projet accepté par toutes les parties, selon l’ancien Conseiller d’État Jean Guinand prévoyant deux hôtels judiciaires, ait été balayé par le Conseil d’État actuel. Il faudra peut-être y revenir.

En conclusion, ce qui inquiète le plus le POP c’est le manque de clairvoyance du Conseil d’État qui poursuit dans sa politique autocratique face au besoin d’équilibre auquel à droit la population du canton et qui ne fait que de jeter de l’huile sur le feu des divisions et des incompréhensions au sein du canton.

La Chaux-de-Fonds, le 24 septembre 2017

Daniel Ziegler
Président cantonal
079 656 54 57


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Votations du 24 septembre 2017

 Votations du 24 septembre 2017 - Mots d’ordre du POP neuchâtelois

Mis en ligne le 6 septembre 2017

NON à la réforme des institutions - Non à la circonscription unique

Électoralement, le POP a tout à gagner de cette réforme des institutions. Aujourd’hui, le quorum à 10% l’empêche d’avoir des élus dans les vallées et lui rend la tâche pratiquement impossible dans le littoral. Avec la circonscription unique et un quorum à 3%, ce sont autant de voix qui s’additionneront sur le plan cantonal et qui laissent entrevoir une augmentation du nombre de ses élus. Et pourtant le POP s’est opposé et continuera à s’opposer à cette réforme. Pourquoi ?

Tout d’abord, la circonscription unique favorisera les candidats dont la profession assure une visibilité cantonale : médecins, avocats, professeurs notamment. Le forestier du vallon ou l’ouvrier de Gorgier n’aura pratiquement aucune chance d’être élu. De plus, ces professions à visibilité cantonale sont en général liées aux villes. Bref, la représentation tant socio-professionnelle que régionale au Grand Conseil risque fort d’en pâtir et la démocratie d’en être diminuée. Ensuite, la volonté explicite du Conseil d’État de porter un coup aux régionalismes mérite d’être interrogée. Certes, la défense systématique d’intérêts régionaux de certains élus, qu’ils soient de gauche ou de droite, du Haut ou du Bas, est parfois agaçante, voire contre-productive. Mais, que cela plaise ou non, ces intérêts divergents existent bel et bien et il ne sert à rien de vouloir simplement les nier. Autant les reconnaître et chercher des solutions dans le débat démocratique. Vouloir les réduire au silence au Grand Conseil, c’est les voir réapparaître hors institution, de façon bien plus violente et incontrôlée. L’unité du canton ne se décrète pas, disions-nous, elle se construit patiemment.

Enfin, la diminution du nombre de députés de 115 à 100, censée permettre des économies en induira moins que ce que l’on peut penser et affaiblira d’autant la démocratie. Le nombre de dossiers et donc de séances de commission ne diminueront pas ; simplement, ils seront répartis sur moins d’élus, dont la charge de travail s’en trouvera augmentée, ce qui affaiblit de fait le législatif par rapport à l’exécutif et à l’administration, à moins qu’on se dirige vers un semi-professionnalisme, ce que nul ne veut et qui coûterait certainement plus cher encore. Nous verrons ce qu’en pensent les électrices et les électeurs neuchâtelois. Nous appelons à voter NON.

Autres objets cantonaux

OUI à la construction d’un nouvel Hôtel judiciaire à La Chaux-de-Fonds

OUI au maintien de l’impôt des travailleurs frontaliers pour les communes industrielles du canton

Objets fédéraux

NON au contre-projet à l’initiative « Pour la sécurité alimentaire »

NON au financement additionnel de l’AVS par le biais d’un relèvement de la TVA

NON à la loi sur la réforme de la prévoyance vieillesse 2020



L’initiatiave a abouti avec 4’742 signatures

 Initiative du POP pour une fiscalité plus équitable

Mis en ligne le 26 juillet 2017

La section cantonale du POP neuchâtelois remercie vivement toutes les personnes qui ont signé et ont fait signer l’initiative populaire pour une fiscalité plus équitable qui cherche à contrebalancer les cadeaux réguliers que s’octroie la droite au législatif cantonal.

Effectivement, en décembre passé, la droite du Grand Conseil a imposé une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus qui coûtera plus de 4 millions à l’ensemble de la population sous la forme de coupes supplémentaires dans l’enseignement, le social et la santé, ainsi que 2, 8 millions aux communes. L’on constate en effet que, si les petites fortunes stagnent dans le canton, les riches contribuables (6% de la population) ont augmenté la leur de 1’500 millions en deux ans. Il paraît donc équitable de demander une modeste contribution supplémentaire à ceux qui s’enrichissent sans cesse, afin de garantir les prestations de l’État à l’ensemble de la population.

Notre initiative prévoit une hausse modérée de l’impôt sur les fortunes imposables supérieures à 500’000.- Pour un millionnaire, la hausse du barème proposée représenterait une augmentation annuelle d’impôt cantonal de 700 francs, soit environ le tiers de la somme retirée aux jeunes bénéficiant de l’aide sociale. Les gens fortunés participent certes de façon importante aux rentrées fiscales, mais on constate que ce fait ne les empêche pas de continuer à s’enrichir considérablement. En période de crise, il est inéquitable de ne demander un effort qu’aux seules personnes défavorisées.



POP INFO actuel

Votations cantonales du 24 septembre 2017

 L’aristocratie contre les ouvriers et paysans des Montagnes

Mis en ligne le 19 juillet 2017

Emmené par des élus de plusieurs communes du bas du canton, le référendum contre le report de la nouvelle répartition de l’impôt des frontaliers a abouti. Le vote pourrait diviser le canton davantage encore.

Est-ce une faute politique d’être située à 1000 mètres d’altitude ? Est-ce une faute politique d’être une cité industrielle ? Est-ce une faute politique si les aristocrates préfèrent vivre les pieds dans l’eau plutôt que dans la neige ?

Ces quelques interrogations veulent mettre en perspective la réalité des habitants des Montagnes, qui accueillent les frontaliers par milliers et qui ont mis des hectares de terrain à disposition des entreprises.

C’est contre ces gens-là que quelques dirigeants du Bas ont fait aboutir le référendum qui s’oppose au report d’une nouvelle répartition de l’impôt des frontaliers. Ce report, décidé par le Grand Conseil, n’avait pas pour but d’abandonner le projet, mais de mieux en mesurer les conséquences.

Le projet du Conseil d’État propose de revoir la répartition de l’impôt payé par les frontaliers entre canton et communes. Actuellement sur 200 %, celle-ci est de 150 pour les communes et 50 pour le canton. Il s’agirait de passer à 77 pour les communes et 123 pour le canton. Pour compenser les pertes subies par les communes, le canton propose de leur octroyer trois points provenant de l’impôt des personnes physiques et morales. Si la proposition intéresse particulièrement les communes du littoral, c’est qu’elles n’accueillent que peu de frontaliers et sont donc peu concernées par la perte de revenus de leur l’impôt. En revanche, elles sont très intéressées par la hausse de trois points sur les autres impôts.

Dans cette affaire, les dirigeants des communes riches estiment avoir suffisamment aidé « ceux du haut » par le passé.

Le vote à venir ne manquera pas de provoquer des « étincelles », comme le titrait la presse neuchâteloise. Un nouveau Premier mars sera-t-il nécessaire contre l’aristocratie afin d’unir les travailleurs de tout le canton ? A moins qu’un groupe d’habitants du Haut excédés ne propose la sécession !

Alain Bringolf




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POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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