Mesdames et Messieurs, Madame la Présidente,
Tout d’abord, j’aimerais remercier en tant que rapporteuse de la commission l’ensemble des sous-commissions pour le travail qu’elles ont accompli et rapporté. Je le dis d’autant plus sincèrement que ces commissions ont dû travailler dans des délais très serrés, de même que les services d’ailleurs, la date fixée pour les élections communales ayant contraint à boucler les comptes 2007 dans un temps record. Temps record suppose malheureusement pas tout à fait assez de temps pour faire son travail aussi à fond que d’habitude. Ceci a eu pour conséquence que certaines questions n’ont été posée qu’après l’examen de détail dans les sous-commissions, et que certaines surgiront sans doute ce soir alors que dans d’autres circonstances, elles auraient pu être traitées en commission. Heureusement, cette situation est exceptionnelle et ne devrait en tout cas pas se reproduire avant 4 ans.
Je terminerai comme rapporteuse en remerciant le service financier et le Conseil communal pour les documents très complets qu’ils mettent à la disposition de la commission et qui nous mâchent, heureusement, une part complexe de notre travail. Je remercie de la même manière l’ensemble des services pour la rédaction du rapport de gestion, mine extraordinaire de renseignements sur la vie de notre commune même si l’on n’a pas toujours le temps d’y prospecter autant qu’on le voudrait.
J’interviens maintenant au nom du POP. Comme nous l’indiquons dans notre prise de position, les comptes 2007 nous réjouissent car ils marquent la sortie du tunnel que nous sentions poindre l’année passée. Mais nous avons bien conscience que dans le contexte montagneux qui caractérise les cycles industriels autant que notre géographie, de nouveaux tunnels succèderont immanquablement à celui dont nous sortons. Il est donc de notre devoir d’anticiper le retour de jours moins fastes tout en profitant du soleil retrouvé.
L’embellie actuelle, en effet, est en partie structurelle, fruit des efforts de rationalisation, de restructuration et des rationnement que nous avons consentis tout au long de la législature. Nous ne pouvons que nous en réjouir, puisqu’il aurait été insupportable que tant de sacrifices soient consentis sans qu’on en récolte quelques bénéfices. Même si ces bénéfices servent malheureusement souvent à compenser l’augmentation des charges dont nous n’avons pas la maîtrise, au moins ils sont aujourd’hui visibles.
Mais l’embellie actuelle est aussi conjoncturelle. L’industrie horlogère est en plein boom et entraîne avec elle tout une série de secteurs qui lui sont liés de près ou de loin. Le nombre d’emploi connaît une progression phénoménale de même que nos recettes au titre de l’impôt sur les personnes morales. Quelques sièges sociaux regagnent notre territoire et même la démographie semble vouloir suivre le mouvement. Dès lors, ne pas parvenir à boucler nos comptes sur un résultat positif serait profondément alarmant. Dans ce contexte, l’augmentation des nouveaux habitants nous réjouit tout particulièrement, car elle est de nature plus durable que les succès de l’économie et car les personnes physiques, par leur nombre, contribuent de manière nettement plus massive à nos ressources que les personnes morales. Nous serons ainsi plus à même de faire face à un revers de conjoncture si notre population compte davantage de contribuables.
Reste à savoir quel environnement de vie nous offrirons à ces nouveaux habitants comme aux actuels. Je saisis cette question pour remercier de Conseil communal d’avoir mené les efforts d’assainissement de nos finances communales en ayant réellement à cœur de ne jamais couper dans la chair de ce qui fait la vie de notre cité. Certaines coupes ont fait mal et font encore mal, mais rien de fondamental n’a été sacrifié, sauf un peu de la solidarité de la ville avec les plus démunis d’entre ses concitoyens et concitoyennes. Je parlais tout à l’heure de profiter du soleil retrouvé. Pour nous, cela passe, comme le prévoit le Conseil communal via sa politique de provisionnement, par la compensation des mesures les plus sévères acceptées par le personnel des services communaux, par le rattrapage du retard pris dans l’entretien de nos infrastructures, par le retour à un niveau de subventionnement propice à soutenir la vie sociale, culturelle et sportive de notre population, et par le lancement de projets d’aménagements soutenant le développement à long terme de notre commune.
Mais cela passe aussi par une attention particulière à apporter à celles et ceux qui restent sur le quai de la croissance. La pauvreté change de visage mais elle ne diminue pas. Quelles qu’en soient les causes, nous avons un devoir moral à soutenir celles et ceux qui y sont confrontés. La hausse massive de la facture sociale, particulièrement au niveau de l’aide sociale mais pas uniquement, nous indique que notre commune remplit ce devoir mais aussi que les besoins augmentent et que nous ne pouvons nous contenter de respecter nos obligations légales sans nous poser plus de questions sur le pourquoi et sur le comment mieux aider et surtout mieux prévenir. La réflexion initiée par notre allocation communale sur les effets de seuil doit être poursuivie. Le Canton s’y engage à son tour, et c’est heureux. Nous aurons en effet besoin de toutes nos intelligences et de toutes nos sensibilités politiques pour trouver une réponse acceptable par toutes et tous à cette épineuse question : comment prospérer tous ensemble dans une société basée à la fois sur une vision humaniste, démocratique et égalitaire et sur une logique capitaliste par nature génératrice d’inégalités et d’exclusion des forces de travail dont elle n’a pas besoin ?
Aujourd’hui, la pauvreté concerne encore un petit pourcentage de personnes âgées, mais surtout des parents divorcés et des personnes travaillant dans des secteurs à bas salaires ou dans des conditions de travail atypiques. A chaque fois que nous baissons les subventions aux clubs sportifs ou aux fanfares, que nous augmentons les taxes et émoluments ou les tarifs d’utilisation de nos infrastructures, nous fragilisons un peu plus celles et ceux que nous aidons par ailleurs. A chaque fois que nous baissons notre fiscalité, les plus pauvres paient pour les plus riches. De ce point de vue, nous sommes inquiets car nous savons que le retour des chiffres noirs ne manquera pas de faire renaître des velléités de baisses fiscales. Or, dans le contexte actuel, celles-ci reviendraient à entamer un régime alors que nous sortons de plusieurs années de privations. Autant dire qu’elles seraient suicidaires, au moins envers une partie de notre population.
Je terminerai en remerciant au nom du POP l’ensemble des services pour les efforts qu’ils ont consentis durant ces dernières années et pour l’excellente maîtrise des charges dont ils ont la maîtrise. Sans ces efforts, nous n’aurions pas aujourd’hui le sourire aussi réjoui. Notre gratitude va en particulier à toutes celles et ceux qui ont donné leur temps et leur énergie pour maintenir les prestations malgré des effectifs sous-dimensionnés du fait des délais de carence et de non-remplacement des absences de longue durée. Profiter du soleil passe aussi, à nos yeux, par la levée de ces mesures lorsqu’elles ne se justifie pas par d’autres motifs que financiers, et nous insistons vraiment auprès du Conseil communal pour qu’il aille dans ce sens. Si nous lui demandons donc encore quelques ajustements, nous souhaitons surtout remercier le Conseil communal pour l’énergie et l’inventivité dont il a fait preuve durant cette année 2007 comme durant toute la législature. C’est donc volontiers que nous lui donnons décharge des comptes 2007 et que nous prenons acte de son rapport de législature, malgré les ajustements que j’ai évoqués ce soir et dont nous aurons à n’en pas douter encore l’occasion de parler, dans cette assemblée ou en commission financière, par nos voix ou par celles de celles et ceux qui nous succèderont après le 27 avril. Je vous remercie de votre attention.