Accueil > Interventions > Ville de la Chaux-de-Fonds - Discours de Thé Bregnard, présidence du Conseil (...)

Séance du Conseil général du 5 mai 2009

 Ville de la Chaux-de-Fonds - Discours de Thé Bregnard, présidence du Conseil général

jeudi 21 mai 2009


Mesdames et Messieurs les Conseillers généraux, je vous remercie de la confiance que vous m’accordez en m’élisant à la présidence de ce cher parlement.

Cher, parce que cela fait déjà 12 ans que j’y siège, et que j’ai fini par l’adopter… surtout lorsque le débat est politique, c’est-à-dire ouvert, aminé, parfois contradictoire, et, ce qui est essentiel à mes yeux, respectueux de l’autre comme c’est le cas depuis quelque temps déjà, mais comme cela ne l’a malheureusement pas toujours été… Nous devons donc être attentif à ce que les attaques personnelles ne ressurgissent pas ici ou là, comme ce fut le cas avec l’histoire de Bel-Air 61 ou dans la brochure de présentation des votations sur la nouvelle déchetterie où vous avez tous pu lire que l’on jouait avec l’argent du contribuable comme « au Monopoly » ou que M. Pierre Hainard et ses chers collègues « n’en avaient rien à cirer »… Et bien, après toutes ces années au sein de ce conseil, je peux certifier que ce n’est pas vrai, et profite de l’occasion pour remercier nos chers Conseillers communaux pour leur travail et l’énergie qu’ils mettent à répondre à nos questions… Même si l’on doit parfois savoir faire preuve de patience pour les motions qui nous tiennent à cœur (j’attends ainsi avec hâte la future collaboration entre les écoles et les théâtres de la ville ou les pistes cyclables qui devraient fleurir avec le printemps !)

En évoquant les pistes cyclables et la mobilité douce, je me retrouve entièrement dans le discours de mon prédécesseur (lors de son intronisation) que je tiens à remercier pour la finesse et la précision avec laquelle il a mené les débats une année durant… Il a laissé la parole à tous et mis le débat d’idées au centre de nos préoccupations… J’y serai également attentif ! Malheureusement, cette ouverture, cette volonté de laisser parler les intervenants sans les interrompre (j’ai cru comprendre qu’il n’aimait pas trop cela), à son revers… L’ordre du jour et la durée des séances se sont quelque peu allongés… Je pense qu’il est fondamental que chacun de nous puisse exprimer toute sa pensée, mais en réfléchissant bien aux questions véritablement nécessaires à soulever en plénum. Certaines questions pourraient, me semble-t-il, être posées en commission ou, dans les corridors, aux responsables de dicastères. Si nous ne voulons pas multiplier les séances, nous nous devons de suivre notre règlement qui définit précisément ce que doit être un débat court ou long. J’apprécierais donc, en tant que nouveau président, que chacun intègre que son discours doit avoisiner (j’aime bien cette idée) les 2 ou 5 minutes… D’autant plus que comme le rappelle un proverbe jésuite, il faut « soigner son introduction et sa conclusion, parce que le reste, les gens s’en… Enfin, restons poli … parce que le reste, les gens n’écoutent pas ». Si ce n’est pas toujours vrai, c’est tout de même souvent le cas comme j’ai pu le constater de cette position dominante ! Ainsi, ce soir, comme à mon habitude, je serai… bref ! Enfin, assez bref !

A présent, je souhaite prendre un peu de hauteur par rapport à notre parlement et, en tant qu’historien, je ne peux manquer de faire un petit saut dans l’histoire de notre ville, afin d’éclairer notre présent… Que retenir en particulier ? Aujourd’hui, l’actualité est dominée par les diverses crises que notre monde traverse et qui nous touchent pour certaines directement : financière, économique, sociale, écologique et alimentaire (cette dernière, dont on parle peu, est d’ailleurs peut-être la pire, avec 857 millions de personnes sous-alimentées). Cette conjoncture préoccupante pourrait donner lieu à de nombreux parallèles avec les crises des années 30 ou 70 qui touchèrent fortement et durablement notre ville. J’espère, de ce point de vue, que nous saurons être solidaires avec ceux qui sont - et seront encore - touchés par la crise, comme notre ville a su l’être par le passé ! Nous devons en particulier prêter attention à l’augmentation importante du nombre de personnes émargeant à l’aide sociale, plus de 100 par mois depuis le début de l’année !
À côté de cette réalité, ce qui me touche lorsque je regarde notre passé, c’est ce patriotisme local, en partie mythifié, mais néanmoins bien réel, qui a caractérisé notre ville. Un souci de la ville, de ses habitants, qui me correspond pleinement lorsqu’il est fait de proximité et d’ouverture… Des personnalités comme Georges Braunschweig avec l’aventure du Club 44 ont essayé de sortir cette communauté de l’impossible (comme on a encore pu le constater cet hiver) pour la mettre en relation avec le monde. Un état d’esprit que résume, à mon sens bien son fils : « Pour bien comprendre la situation, me disait-il, il ne faut pas oublier que La Chaux-de-Fonds, c’était Lhassa. Quand vous êtes ainsi isolés, les gens deviennent créatifs, donc c’est normal que les Chaux-de-Fonniers aient remis en question de nombreuses choses, qu’ils aient créé une ville culturelle ». Si aujourd’hui, La Chaux-de-Fonds n’est plus Lhassa et encore moins demain avec le Transrun qui me tient particulièrement à cœur, c’est cet état d’esprit que j’apprécie tout particulièrement dans notre ville et qui me semble encore d’actualité, et que nous devons finalement transmettre tant à nos enfants qu’aux visiteurs… Un état d’esprit qui a mené à la réalisation des grandes œuvres culturelles et sportives que peuvent représenter le Théâtre, la Salle de musique, le Conservatoire, le TPR, nos stades de foot et d’athlétisme, nos Musées des beaux-arts et d’horlogerie, ou encore, le Naturama et finalement le Robosphère pour n’en citer que quelques uns… Un état d’esprit ouvert qui a permis d’inaugurer en mai 1896 déjà une magnifique synagogue à La Chaux-de-Fonds (et bientôt, une magnifique mosquée)… Une histoire extraordinaire dont la reconnaissance par l’UNESCO en est la preuve !

Ainsi, pour que chacun puisse vivre dignement et avec bonheur dans cette chère Chaux-de-Fonds, ne bradons pas nos particularités… Personnellement, je suis fier de l’allocation de solidarité qui essaie de corriger les effets de seuil chez les plus pauvres et que je voudrais voir grandir dans notre ville, mais aussi à l’échelon cantonal ; je suis fier aussi du Petit-Bois-Château (comme le dit ma fille) où l’on peut observer gratuitement l’agilité des bouquetins, ce qui est probablement unique en Suisse. Finalement, parce que je ne vais pas vous dresser la liste complète des aspects positifs de notre chère ville, je suis fier de sa vie culturelle qui nous permet de voyager, de découvrir et rencontrer d’autres mondes assis dans d’agréables fauteuils… C’est d’ailleurs dans un de ces lieux caractéristiques de notre ville, l’abc, que je vous invite à fêter ma présidence… Vous aurez l’occasion de découvrir quelques petits mets préparés par l’équipe du restaurant et d’autres mets plus culturels avec quelques courts-métrages et une exposition liée au festival des Amplitudes qui cherche à créer des passerelles entre la musique contemporaine, le théâtre, les arts plastiques, les arts visuels… Des passerelles, des ponts que je vous propose d’emprunter afin de dépasser nos a priori, tels que j’ai pu en avoir avec la musique contemporaine avant de faire plus ample connaissance. Je vous invite donc à vous imprégner de toute la richesse de ce lieu multi-culturel !

POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

Site réalisé avec SPIP | Suivre la vie du site RSS 2.0