Le POP se réjouis en particulier qu’une grande partie des mesures d’économie qui ont fait mal ces dernières années aient été levées. Les salaires des employées et employés communaux ont été pleinement rétablis et les délais de carences à motifs d’économie ont été suspendus. De même, le niveau des subventions a retrouvé son niveau de 2004 à travers une réflexion ciblée tenant compte de l’évolution des associations bénéficiaires, permettant par exemple de soutenir l’ABC ou Bikini Test dans les difficultés qu’ils connaissent actuellement.
En outre, le gros retard accumulé dans l’entretien de nos bâtiments et infrastructures de même que dans le renouvellement de nos équipements commence d’être rattrapé. L’explosion des crédits spéciaux dénoncée par le groupe UDC participe pleinement de ce rattrapage et nous la considérons donc pour notre part comme raisonnable et nécessaire, quelle que soit par ailleurs sa nature comptable – comme crédits spéciaux ou comme crédits à solliciter.
Le principal bémol que nous inspire ce budget 2009 concerne les aides sociales de la commune : en particulier, l’allocation communale n’a pas bénéficié des mêmes remises à niveau que les salaires ou les subventions. Ceci constitue plus qu’un regret et nous y reviendrons d’ici 2010 en demandant que les montants versés soient réajustés aux objectifs politiques de ces aides.
Une autre mesure d’économie qui perdure dans ce budget 2009 réside dans la compression du personnel communal au strict nécessaire. Certes, nous gagnons certainement au jeu des comparaisons entre collectivités publiques de taille similaire au chapitre du nombre de postes par habitant. Mais. Dans de nombreux services, la dotation actuelle est tout juste suffisante et ne permet ni d’envisager de nouvelles tâches, ni d’accueillir du personnel moins directement rentable, ni d’absorber de nouvelles restrictions. En d’autres termes, le personnel reste relativement sous pression, la ville peine à assumer un rôle d’employeur social et formateur, et notre marge de manœuvre en cas de retour de difficultés financières est nulle.
Or personne ne peut ignorer aujourd’hui que la conjoncture économique se dégrade et que ceci aura des effets, petits ou grands, sur le prochain budget. A l’inverse du Parti Libéral, qui prétexte la bonne conjoncture pour demander une baisse de la fiscalité, nous estimons que les mesures prises dans le budget 2009 sont de nature à freiner les effets de la crise, en maintenant le pouvoir d’achat du personnel communal et en engageant un train d’investissements réaliste, nécessaire et anti-cyclique. Un point d’impôt en moins priverait la commune de ressources importantes pour financer ces mesures, mais n’aurait aucun impact sur les habitants et les habitantes de la commune qui, entre indexation des salaires et compensation de la progression à froid, n’y verraient que du feu.
Imaginez, un point d’impôt communal en moins, c’est 5 francs de moins pour 1000 francs d’impôts communaux et cantonaux ! Soit 50 francs pour quelqu’un qui paie 10’000 francs d’impôts. Même une riche contribuable s’acquittant d’un million d’impôts cantonaux et communaux par an n’y gagnerait que 5’000 francs, soit une somme ridicule autant pour stimuler ses dépenses que pour favoriser ses investissements. En outre, quelle serait l’entreprise qui, sachant que la conjoncture est actuellement bonne mais qu’elle pourrait se dégrader, s’amuserait à baisser ses prix pour anticiper une baisse du pouvoir d’achat de sa clientèle ? C’est à n’y rien comprendre venant d’un parti qui réclame toujours de gérer les collectivités publiques comme des entreprises privées… n’y aurait-t-il pas des élections prochainement ?
Pour notre part, nous préférons maintenir une fiscalité standard et favoriser un marché immobilier non spéculatif pour garantir à notre population un pouvoir d’achat correct et l’aider ainsi à conjurer les effets d’une crise résultant de la pléthore de capitaux placés sur les marchés financiers grâce, notamment, à des politiques fiscales exonérant largement les très hauts revenus.
Je terminerai sur ces mots, en remerciant tous les acteurs qui ont contribué à l’élaboration de ce budget 2009 ainsi que celles et ceux qui contribueront, par sa mise en œuvre, à traduire ce gros paquet de chiffres en morceaux de vie pour notre communauté.
Je vous remercie de votre attention.
Pascale Gazareth