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 Rénovation du Musée d’histoire, conférence de presse de l’UDC

lundi 19 avril 2010


(Référence : L’Impartial du vendredi 16 avril)
Commentaires de Francis Stähli

«  Nous ne sommes pas contre le Musée d’histoire » dit maintenant l’UDC, « puisque nous acceptons les travaux nécessaires à la mise en conformité du bâtiment. Par contre, nous nous opposons au projet d’aménagement muséographique à hauteur de 1,5 million que nous jugeons totalement disproportionné ! ».

Je prends acte du fait que l’UDC ne demande plus la fermeture de ce musée alors qu’elle l’avait publiquement réclamée.

En premier lieu, je fais remarquer que, dès lors, la contestation ne porte plus sur 3,5 millions mais sur 1,5. Ce fait devrait être mis en évidence par l’UDC elle-même dans sa propagande et sa récolte de signatures. Ce n’est pas ce qu’elle fait puisque ses collecteurs prétendent qu’il y aura des hausses d’impôts si ce crédit, pourtant prévu, était accepté. Voilà un exemple de populisme, lequel en démocratie n’est pas une qualité mais un défaut, une dérive.

En second lieu, petite question : est-il raisonnable d’entreprendre des travaux sur ce bâtiment sans rénover sa muséographie ? La proposition de l’UDC revient en fait à dépenser sans l’espoir d’un quelconque retour sur investissement. Car la cause évidente de la relative faible fréquentation du Musée d’histoire tient à une muséographie clairement obsolète. Si celle-ci n’est pas rénovée, le Musée d’histoire va progressivement mourir de telle sorte qu’on ne peut affirmer qu’on n’est pas contre lui si l’on ne soutient pas l’actualisation de ce qu’il va proposer à ses visiteurs. Au surplus, que deviendra cette belle maison bourgeoise ? Un dépôt ? l’UDC n’en dit mot. Est-ce ainsi que l’on gère une collectivité publique ? Et ce, même du point de vue financier... ?

Elle ne dit rien non plus du sens et du contenu de la rénovation comme si pour elle, à l’avance, peu importait. C’est témoigner d’un mépris pour le domaine culturel.

L’UDC termine sa conférence de presse en disant qu’elle se préoccupe des chômeurs de notre ville, laissant entendre que nos autorités favorisent la culture et négligent le social... J’aimerais rappeler ici que notre ville est la seule de Suisse qui verse chaque fin d’année une allocation de solidarité pour compenser certains effets de seuil, lesquels mettent gravement en difficulté des personnes à revenu modeste.

Je souligne aussi que le Conseil communal s’engage précisément contre la révision de l’Assurance chômage. Or sur cet objet, quel est le parti, au niveau national, qui a eu la position la plus dure à l’égard des chômeurs ? Réponse : l’UDC.

A mon avis, la section chaux-de-fonnière de ce parti ferait mieux de faire signer le référendum contre la loi sur le chômage que de se présenter comme défendant la « population » en voulant faire une croix sur le Musée d’histoire, ce qui portera atteinte à l’image de notre ville et n’aidera en rien ses chômeurs.

F.Stähli, La Chaux-de-Fonds, le 18 avril 2010

POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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