Propos des candidats libéraux-radicaux au gouvernement : « L’économie de marché n’est pas une jungle où la cohésion sociale serait en péril (…) Nous devons apprendre à nous vendre (…) améliorer les transports publics dans tous les districts pour ne plus offrir à double ou à triple les mêmes prestations ! » (sic) Philippe Gnaegi (libéral-radical) candidat au Conseil d’Etat : « Diminuer la charge fiscale afin d’éviter une hémorragie des contribuables importants du canton » Vous n’avez pas vu tous les embouteillages des riches quittant Neuchâtel ? Raymond Clottu (UDC) candidat au Conseil d’Etat : « Veiller à la gestion rigoureuse des finances cantonales ». Propagande de l’UDC : « La gauche majoritaire n’a pas réussi à assainir les finances de l’Etat » ; réalité : le canton a bouclé le troisième résultat positif de ses comptes après des décennies de gestion de droite. Fernand Cuche (Verts), ministre sortant de la gestion du territoire a surpris par son attitude pouvant être interprétée comme nonchalante. « C’est dans ses puissants silences ciblés et attentistes (…) qu’il attend d’être réélu prouvant que même la fatigue mérite d’être récompensée. » Roland Debély (rad puis lib-rad), ministre sortant de la santé publique et des affaires sociales se trouve dans une situation délicate. La réorganisation des hôpitaux regroupés dans « Hôpital neuchâtelois », déroute la population. « Le patient ne sait plus si c’est dans le Haut ou dans le Bas qu’on l’accouche, qu’on l’opère ou qu’on le reboute ! Roland vient tout sourire affirmer que c’est moins pire que si c’était plus grave ! » Jean Studer (PS), ministre sortant des finances, n’a pas de soucis à se faire, il sera réélu sans problème. « Comme on le chuchote à la Place Pury de la ville de Neuchâtel, c’est le meilleur conseiller d’Etat de droite de ces dernières législatures ». Les contradictions ne manquent pas et permettent un peu d’humour. Cependant les véritables choix politiques se cachent derrières le sourire des personnes et les formules creuses. Les électrices et électeurs soucieux de donner au canton un sens d’émancipation humaine analyseront en profondeur non seulement ce qui est écrit mais surtout ce qui fut pratiqué par les différents partis. Nous venons d’entrer dans une grave crise. Il ne suffira pas de mettre des pansements sur les blessures, il faudra agir pour en éviter d’autres encore plus graves. C’est sans doute dans cette dialectique que se trouve la plus grande difficulté. Agir immédiatement sans avoir peur de chercher simultanément des moyens pour changer les règles qui nous ont conduits à la crise.
Il est temps de proposer des alternatives au profit
La jeune section du Val-de-Travers du Parti Ouvrier et Populaire a bien compris les enjeux. Dans un communiqué publié dans le vallon, les candidats popistes s’engagent à n’oublier personne. « Nous voulons défendre les gens les plus humbles, qu’ils soient ouvriers, salariés, petits indépendants ou simplement fragilisés et en situation difficile. Thierry Miserez souhaite que les travailleurs se réapproprient la démocratie. « Le parlement ne compte que très peu d’ouvriers, si je me présente, c’est aussi pour montrer la voie aux autres. » Son colistier Philippe Vaucher regrette que la politique cantonale ne soit vue qu’à travers la lorgnette d’un bilan comptable. C’est cette politique qui est à la base du démantèlement des structures hospitalières du canton, politique contre laquelle le POP s’est toujours engagé (et pas seulement en période électorale !). « Il est tant de proposer des alternatives à un système axé sur le profit immédiat d’une minorité de spéculateurs sans scrupule qui se remplissent les poches au détriment de l’ensemble de la population. Et de rendre transparent le financement des partis pour que l’on voie clairement qui travaille pour qui ! » Pas de doute, le capitalisme déraille, il faut changer les règles du jeu et faire demi-tour en direction de plus de justice sociale et d’un équilibre écologique. Une gauche plus influente ne le sera qu’avec davantage de popistes au parlement ou au Conseil d’Etat.
Alain Bringolf
Source : Gauchebdo