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 POP Info N°10 - L’aide sociale : thème de la campagne fédérale

mardi 10 mars 2015


L’aide sociale semble être déjà le grand thème de campagne lancé par la droite pour les élections fédérales 2015. Depuis quelques mois, les grands moyens de communication médiatiques, privés et publics, ne lésinent pas sur ce sujet ô combien porteur et propice aux analyses, diagnostics, dénonciations, remises en question et, surtout, élucubrations de toutes sortes. Et qui d’exiger plus de contrôles, de recommander moins de dépenses, de réintroduire une forme de Service du travail obligatoire (STO de sinistre mémoire) à titre de contre-prestations etc. Les cris d’orfraie d’une droite décomplexée hurlant « halte à la dépense » et « au boulot les profiteurs » seraient presque risibles si nous vivions dans une autre période historique.

En définitive, cette instrumentalisation de la question sociale dans les termes énoncés plus haut relève de deux stratégies politiques qui visent toutes deux le même objectif, soit le maintien de l’ordre social existant. Il s’agit tout d’abord de dissimuler, aux yeux de la grande majorité de la population, la structure de classes de la société dans laquelle elle vit en stigmatisant les seuls pauvres et, dans le même temps, de diviser les classes populaires, qui ne sont par ailleurs jamais nommées comme telles, en montant telle fraction de classe contre les autres. En résumé, la lutte de classe continue à se mener d’en haut !

La progression de l’aide sociale dans tout le pays ne révèle pourtant qu’une seule chose : elle est l’indicateur de l’aggravation des conditions d’existence des classes populaires dans nos sociétés capitalistes en crise. Le rejet grandissant des travailleurs hors de la production souligne dramatiquement à quel point ce système est en bout de course et n’est plus capable, s’il l’a jamais été, d’assurer les bases mêmes de la reproduction sociale, voire de la vie biologique tout court. Dans la campagne qui s’amorce, c’est ce contre-discours-là que la gauche doit tenir, en défendant coûte que coûte à la fois ce qui reste de l’État dit social et en luttant pour le dépassement définitif, dans une forme émancipée, de cette société mortifère du capital.

Julien Binggely

POP neuchâtelois  |   Dernière mise à jour: le 15 mars 2018

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