Ainsi, le PLR a tenté jusqu’à la dernière minute de subordonner son soutien à l’inscription d’une obligation pérenne d’un équilibre budgétaire (« règle d’or ») dans la constitution. Non contents d’avoir obtenu l’inscription de cette règle pour toute la durée du remboursement, les bien lointains descendants des radicaux du XIXe, jadis moteurs de la réalisation de la ligne de chemins de fer Neuchâtel – La Chaux-de-Fonds, ont menacé jusqu’au vote de faire capoter le projet s’ils n’obtenaient pas satisfaction, faisant passer leur volonté idéologique du « moins d’Etat » avant les intérêts de la population. Au pied du mur, cependant, une majorité d’entre eux n’a pas osé prendre la responsabilité d’un échec.
Ce sens des réalités manque manifestement à l’UDC, qui s’est prononcé majoritairement contre le projet, sous prétexte que le canton ne pouvait se l’offrir. Cela n’a pas empêché, bien entendu, ces mêmes députés, de soutenir unanimement la réforme de la fiscalité des personnes physiques, qui pèsera 4 à 5 fois plus sur les finances cantonales. Nostalgique d’un passé mythifié, foncièrement conservateur, ce parti est incapable d’anticiper dans un environnement dynamique. Dans le dossier du RER, cela se traduit par l’illusion d’une alternative entre l’acceptation du projet et le statut quo, comme si ce projet ne s’inscrivait pas dans un remodelage des transports publics en cours dans la plupart des cantons, dont l’enjeu est l’inscription ou la marginalisation dans la Suisse de demain. L’UDC a choisi une fois de plus de distiller la peur plutôt que de contribuer à façonner un avenir qu’elle est manifestement incapable d’envisager.



