Emportés par la nécessité de conserver leurs audiences certains médias font de chaque dossier une question individuelle pour attirer les lecteurs. Et dans cette approche, nous observons que Frédéric Hainard n’est qu’une personne parmi d’autres. Et derrière la personne ce sont les questions qui s’esquivent. Quelle est cette question que le Parti ouvrier et populaire discerne au-delà des superficialités ? La structure capitaliste de notre pays se base sur l’effet darwiniste offrant une réponse immédiate à une question immédiate pour rassurer la population. Cette pratique marque nos comportements. Ainsi, dans « l’affaire Hainard », il y a tous les autres dont on parle moins, du moins en ce moment.
Ce travers du fonctionnement politique commence par le mode de l’élection au gouvernement. Le peuple élit les membres du Conseil d’Etat. Il s’agit semble-t-il d’un choix démocratique. Mais ce même Conseil d’Etat est l’exécutant du parlement. Dès lors en faisant campagne personnelle pour accéder à cette responsabilité, on s’agite, on critique, on propose, on se trompe ! Car en finalité c’est le Grand conseil qui décide et pas le Conseil d’Etat.
Cette pratique superficielle de concevoir la politique conduit inévitablement à proposer au peuple des choix inconsistants ne répondant pas à la conduite d’une pensée réfléchie, ordonnée et coordonnée pour rassemblée une population. La durée ne fait pas partie de la visée politique actuelle, seul ne compte que le résultat immédiat. Alors on fait des grands titres sur M. Hainard, sur les tensions entre les ministres, sur les incompétences des uns et des autres alors que c’est la structure même qui devrait être examinée. A force de n’aborder les problèmes que par l’angle des individus, on oublie de parler de l’ensemble et on gomme des réflexions tout ce qui est nécessaire à conduire le canton sur une longue durée pour ne voir que ce qui est immédiatement rentable.
Lors de la campagne électorale pour l’élection du gouvernement, le parti libéral-radical écrivait dans sa publicité : « Ensemble Changeons ». La réalité est peu conforme à ce qui était annoncé. En conclusion, le départ de Frédéric Hainard, est davantage le signe d’un dysfonctionnement de la démocratie qu’uniquement l’échec d’un homme.
Secrétariat cantonal
La Chaux-de-Fonds, le 23 août 2010