Alors que le lourd déficit du budget 2018 était connu depuis 2016 et figurait dans le plan de redressement des finances du Conseil d’État, tout comme le retour à l’équilibre budgétaire sur horizon de 2020, sans que le PLR ne s’en émeuve particulièrement, voici que ce dernier fait mine de le découvrir aujourd’hui et le décrète soudain comme inacceptable. Alors que ce déficit, qui avoisinait les 76 millions dans le projet du Conseil d’État, a été réduit à 48 millions par la commission des finances pour se stabiliser près des 50 millions en session, à aucun moment le PLR n’a proposé de solution pour le ramener dans les limites du frein aux dépenses.
Alors que la gauche du Grand Conseil multipliait les propositions de compromis, ne cessant de lui tendre la main, le PLR a campé dans une attitude de refus, manifestement décidée avant même la session.
Cette obstination du PLR à faire capoter le budget 2018 est indigne d’un parti gouvernemental et montre une fois de plus, après l’exécrable campagne contre la CCT 21, à quel point la notion de bien commun est étrangère à l’esprit de ses actuels dirigeants. Cette obstination risque fort de plonger le canton dans une crise, dont on mesure difficilement les effets désastreux. Elle met en danger des postes de travail, tant dans le privé que dans le public et le parapublic ; elle péjore les entreprises, les institutions, les communes ; elle frappera de plein fouet les plus démunis.
Il faut espérer qu’après l’ivresse de la réactivité aveugle, le PLR retrouve ses esprits et le sens des responsabilités, qu’un budget redevienne possible au cours du printemps.
Quant à l’UDC, en pleine déliquescence, elle a aussi refusé ce budget en bloc, sans jamais avancer la moindre proposition, que ce soit en commission ou en plénière. Manifestement, ce qui reste de ce parti ne parvient plus qu’à se murer dans une posture de Neinsager.
Secrétariat Cantonal