Pourquoi remettre en cause l’équilibre entre nos deux hôpitaux de soins aigus, alors même qu’un éventuel site unique ne peut se faire avant 15-20 ans, comme on l’observe dans les cantons alentours (d’ailleurs, personne ne sait s’il est véritablement avantageux, comme on l’a vu avec la concentration de la maternité qui n’a apporté aucune économie). Et si, aucun des deux sites actuels ne peut absorber la totalité des soins (ils sont tous deux régulièrement saturés ; les taux d’occupation des lits sont proches de 100% et les urgences sont souvent débordées), pourquoi favoriser un site au détriment de l’autre ? La réponse est malheureusement à chercher dans les intrigues de couloirs et les impératifs financiers trop contraignants, imposés par une politique de droite…
Ainsi, rien ne légitime une remise en cause des investissements (50 millions !) promis depuis plus de 10 ans et nécessaires au bon fonctionnement de notre hôpital. Ceux-ci ne peuvent être différés à demain (ou jamais !), comme nous le ferons entendre au Grand conseil ! En 2005, lorsque la ville a cédé son hôpital à HNe, le Conseil d’État lui-même relevait « la nécessité de la modernisation de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds ». Il s’engageait à soutenir le Projet Global de rénovation et à veiller à « l’égalité entre les régions et à la conservation de l’importance relative des sites » comme cela est écrit dans la loi. Une convention avait même été signée et un crédit d’étude alloué… Nous n’oublions pas non plus qu’une maternité avait été promise… et que le hasard des dates veut qu’elle aurait pu - dû ? - ouvrir ses portes aujourd’hui. On ne peut donc plus se contenter des belles promesses et chimères servies trop régulièrement aux habitants des Montagnes ! Nous attendons des engagements fermes et des actes concrets de la part du Conseil d’État.
Finalement, les annonces malheureuses de ces derniers jours, telle la nécessité de regrouper les soins intensifs ne modifient en rien la problématique globale. Elles ne doivent absolument pas servir de cheval de Troie pour dénoncer le plan voté par la population ! Concernant les blocs opératoires, il en va de même. Rien ne justifie une quelconque fermeture la nuit et le week-end ! On prétexte une trop faible utilisation, mais n’oublions pas que celle-ci découle de choix (maternité à Neuchâtel, refus d’équilibrer certaines missions) et peut être modifiée ! Une étude du Dr. Arni de 2009, relevait d’ailleurs que tant qu’il y aurait deux hôpitaux, cela n’apporterait aucune plus-value financière ou sécuritaire de supprimer les blocs opératoires sur La Chaux-de-Fonds. Aujourd’hui, il est donc temps de reconnaître que dans les 15 ans à venir, on ne peut se passer d’un site comme de l’autre !
Le POP se battra pour que notre canton ait deux hôpitaux de soins aigus comme la population de ce canton l’a voulu ! Le Conseil d’État, mais aussi la direction de l’hôpital et les médecins qui refusent de jouer le jeu et de monter dans le Haut (comme on l’a trop entendu) doivent s’y résoudre ou alors…qu’ils démissionnent comme en Valais !
Théo Bregnard