De l’avis général, l’Union européenne (UE) est une invention capitaliste. Ses objectifs ne correspondent pas à la visée de notre Parti. Elle est construite pour développer éternellement la croissance économique. Elle n’est pas une union des peuples européens, mais une union des partisans de l’économie de marché. Dès lors, la question posée ne consiste pas à répondre OUI ou NON à l’UE, mais à accepter ou refuser une structure économique favorisant la libéralisation du marché de l’emploi.
Le principe de l’ouverture des frontières n’a trouvé aucun avis négatif. Au contraire, l’engagement internationaliste de notre Parti conduit plutôt à abolir les frontières de tous les pays de la Planète. La question ne se trouve pas là. Pour les camarades favorables à la votation fédérale, il y a ceux qui apprécient positivement la libre circulation des personnes. Puisque la liberté des capitaux existe il n’y a aucune raison que celle des personnes ne le soit pas. L’ouverture des frontières permet indiscutablement des avancées positives. Que certaines améliorations sociales obtenues en Suisse soient devenues réalité grâce aux accords de libre-échange avec l’UE n’échappe pas à cette analyse. Permettre à des travailleurs venus d’ailleurs de trouver une solution à leur recherche d’emploi ne peut pas être empêché par des marxistes, quand bien même cette liberté permet l’augmentation des profits bien mal répartis.
Les opposants, s’appuyaient notamment sur les refus des peuples de France et des Pays-Bas, constatant ce que la conception économiste de l’UE fait peser sur leur qualité de vie. De même, la manière dont les dirigeants ont contourné les refus du projet de traité constitutionnel plutôt que d’en analyser les raisons, augmente le refus de cautionner une telle politique. Pour ces camarades, il est désormais important de dire publiquement que la limite du supportable est dépassée et qu’un nom aux bilatérales pourrait conduire de plus en plus de personnes à réfléchir au sens conduit par les maîtres de l’UE.
Avec ces deux types de position, la conclusion de la réunion ne pouvait être que nuancée et c’est presque à égalité que les partisans du « OUI, mais », l’ont emporté sur les partisans du « NON, mais ». La liberté de vote respectait à la fois l’avis formel et pragmatique des uns et l’avis plus politique des autres.
L’unanimité a prévalu pour dire que finalement le vote des suisses et des suissesses le 8 février ne changera pas fondamentalement la situation. Le oui comme le non impliquera de poursuivre les rassemblements pour changer la politique de l’Union européenne afin qu’elle devienne un facteur de concordance et de paix plutôt qu’une machine à faire du profit sur le dos des salariés. La sortie de la logique du marché doit être engagée car nous savons qui en fait les frais. Avec les autres mouvements progressistes européens, l’élaboration d’un projet pour créer une Europe des peuples se révèle être d’une importance cruciale.