Il fut un temps, heureusement révolu, où prendre des risques était une question de
survie, ne fusse que pour chasser son mammouth quotidien, et seul les plus forts et les plus téméraires y parvenaient.
Aujourd’hui, alors que pour la première fois de l’Histoire l’humanité est à même de couvrir les besoins de tous les habitants de notre planète, le seul risque qui vaut la peine d’être pris, c’est celui de construire un monde enfin raisonnable où il n’y a pas besoin d’écraser son semblable pour se sentir exister. Car désormais, la fonction la plus noble de l’Entrepreneur est d’apprendre à produire ce qui est bon pour le développement et l’épanouissement de la société (est-ce l’aspiration profonde de Nolaris ?), et non plus ce qui va se vendre avec un maximum de profits sur un marché charriant son lot de malheurs collatéraux (licenciements, chômage, délocalisations, exploitation, etc.) . Générer de la richesse pour tous sans générer de pauvreté, voilà notre « challenge » pour demain, et ce n’est pas le travail qui manque… Quant à Virginie Carniel, qui prône un environnement scolaire précoce et propice au goût du risque, elle me fait froid dans le dos, et je lui demande solennellement de laisser tranquille les enfants en ne s’occupant ni d’enseignement, ni d’éducation, tâches qui n’ont rient en commun avec le management.
Samuel Grilli, La Chaux-de-Fonds