A l’issue du scrutin du 24 février dernier, la commune du Val-de-Travers voyait le jour, devenant, avec pas loin de 11’000 habitant-e-s, la troisième commune du canton de Neuchâtel devant celle du Locle. Le 22 juin prochain, les habitant-e-s de cette toute nouvelle commune seront amené-e-s à élire leurs autorités. Qui défendra le mieux les intérêts de la population d’une région souvent citée comme la périphérie de la périphérie ? Dans un contexte de rationalisation, avec la fermeture annoncée de la maternité et pourquoi pas à terme de l’hôpital, savoir se faire entendre auprès des autorités qui prennent les décisions sans toujours en mesurer les conséquences sur la population, déterminera à coup sûr le choix des votant-e-s.
Logiquement, nos camarades du Val-de-Travers qui luttent pied à pied depuis plusieurs années pour défendre les conditions de vie et les acquis de leur région, ont formé une liste de qualité et ils présentent un programme ambitieux en parfaite adéquation avec leurs combats sur le terrain.
Une étudiante déterminée
Joris Murray, Thierry Miserez, Ludmilia Leu, Claire Hasler et Philippe Vaucher ont développé lundi 2 juin à Couvet, en séance publique, leur programme politique. Présent à cette séance, Alain Bringolf soulignait en préliminaire l’importance pour le POP d’être présent là oú se prennent les décisions, non pas en étant nombreux, mais pour faire entendre une vision de la société respectueuse des êtres humains et de l’environnement, car, dit-il dans sa conclusion : « Il faudra bien choisir la société dans laquelle nous voulons vivre. »
Pour Ludmilia Leu, jeune étudiante en soins infirmiers, les choix à faire ne laissent pas d’équivoque : « On voit mal - et j’en appelle à la réflexion de nos adversaires politiques - comment une société harmonieuse peut se développer sans l’épanouissement de chacune et chacun. Si nous ne défendons pas l’accès pour tous aux soins, à l’instruction, à la culture, à la vie sportive et associative, l’avenir de notre région est alors compromis. »
Et de développer plus particulièrement en rappelant la richesse du Val-de-Travers en matière d’offres théâtrales, musicales, de club de sport et d’association qu’il s’agira de défendre et d’appuyer. Avec un souci plus particulier pour les projets qui émanent de la jeunesse du vallon, qu’il s’agira de soutenir jusqu’à leurs réalisations. Ensembles, nos 5 candidat-e-s entendent également se battre pour, en priorité, défendre et améliorer les liaisons routières et les transports publics, maintenir les structures hospitalières et sanitaires, soutenir les établissements scolaires, réintroduire les ACO, maintenir les camps, mettre en place des devoirs surveillés accessibles à tous les enfants dans tous les villages, réadapter les subventions d’aide sociale et construire des habitations à loyers modérés. Tout cela en axant la politique communale vers un développement durable.
Avec l’appui de Denis de la Reussille
La tâche sera lourde, mais nos camarades ne manquent pas de lucidité et de réalisme. Appuyés par l’expérience de Denis de la Reussille, également présent, qui leur a fait part très concrètement de la manière dont les popistes peuvent conduire les affaires d’une collectivité publique.
Pour commencer, il rappelait que : « même si 70% du budget d’une commune est déterminé par les décisions cantonales, il reste aux élus une marge qui permet de faire des choix politiques et de se distinguer ». Le président de la ville du Locle démontrait ensuite, exemples à l’appui, qu’en gardant en tête nos principes, nous pouvons être à la fois de bons gestionnaires et prendre en compte les besoins et les intérêts de la population. Ainsi en est-il d’une commune qui pratique et met en place une politique de loyers modérés, ce qui est déterminant pour maintenir un pouvoir d’achat suffisant à la population, de la politique des tarifs en matière de culture et de sport, du maintien de la gratuité pour la bibliothèque, etc...Et de terminer en mettant tout particulièrement l’accent sur la manière dont on prend en compte la gestion du personnel communal, soulignant qu’à cet égard : « nous nous devons d’être exemplaires. »
Apparentement à gauche
La volonté, la détermination et les convictions de nos 5 candidat-e-s sauront-ils convaincre la population ? En s’apparentant avec les Verts et les Socialistes, nos camarades se donnent une bonne chance de placer un ou une élue.
Mais au-delà de la stratégie électoraliste, ces citoyen-nes engagé-e-s qui offrent depuis quelques années la fête du 1er mai à Fleurier, savent entendre la colère qui gronde et ont été à bien des occasions les premiers à porter devant les autorités les préoccupations de la population. S’en aucun doute, celle-ci s’en souviendra, même si elle s’est montrée discrète ce lundi soir.
Fabienne Girardin
Paru dans le Gauchebdo No 23 du 6 juin 2008