Jusqu’à présent, les subventions de l’État permettaient d’offrir un tarif progressif qui allait de 10 francs à 35 francs de l’heure, selon le revenu et la fortune. Or, à partir du 1er avril 2015 (ce n’est pas un poisson !), les restrictions budgétaires actuelles du canton et le développement de NOMAD ont conduit le Conseil d’État à réduire cette aide. Dorénavant, tous les « clients » (sic) de NOMAD paieront un tarif unique fixé à 35 fr. de l’heure ! Et si cette augmentation pose problème, ils peuvent s’adresser à Pro Senectute pour rechercher des solutions. En politique, cela s’appelle « botter caritativement en touche ».
Pour un couple de personnes âgées ayant un revenu de 50’000 francs, la note passe de 19 à 35 francs l’heure, soit presque le double. Grâce à Kurth & Co, NOMAD est donc devenu « Neuchâtel Organise le Merkel A Domicile ».
Cette décision est non seulement injuste socialement, mais complètement irrationnelle. En effet, NOMAD a été développé pour que les vieilles personnes restent le plus longtemps possible à la maison afin d’ éviter de longs séjours dans les homes qui coûtent beaucoup plus cher et sont psychologiquement plus durs à supporter. Ce n’est donc pas en les pénalisant financièrement qu’on obtiendra un tel résultat.
Si il était moins poltron envers les puissants, ce gouvernement proposerait au moins que les 2,5% des contribuables qui possèdent la moitié de la fortune imposable du canton participent un peu à l’effort collectif. De 2008 à 2012, cette petite minorité a vu sa richesse imposable augmenter de 10%, soit de 650 millions, avec une inflation faible de 2%. Et c’est certainement encore davantage en 2013 et 2014, puisque la Bourse suisse (SMI) a passé de 6800 points en janvier 2013 à 8600 en février 2015, soit une hausse de 26% !
Dans ce canton « pauvre », il y aurait beaucoup d’argent pour les investissement hospitaliers, le social, la culture, la formation, etc, mais il ne se trouve pas là où il devrait être ! Et comme partout ailleurs dans le monde, ce sont ceux qui en ont le moins besoin qui voient leur fortune augmenter sans cesse, grâce notamment au chantage fiscal, à la fraude et à la spéculation.
Henri von Kaenel