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Ces résultats démontrent que le dysfonctionnement de l’ancien Conseil d’Etat, à majorité libérale, a aussi influencé l’élection au Grand conseil puisque le prétentieux parti perd six sièges de députés. Malgré le bon résultat obtenu par ses candidats au Conseil d’Etat sur la liste de la gauche plurielle, le parti socialiste subit également les effets du dysfonctionnement du gouvernement précédent et perd trois sièges. Les Verts perdent deux sièges et le POP – SolidaritéS un. Mais cette perte ne se reporte pas sur les élus du POP puisque c’est une place occupée par le député de SolidaritéS qui n’est pas renouvelée.
On s’aperçoit que la perte de la gauche provient surtout des reculs des socialistes, moins trois, et des Verts, moins deux, dans le Littoral (districts de Neuchâtel et Boudry).
La droite retrouve une majorité au Grand conseil par la progression de six sièges de l’UDC, des cinq des Verts-libéraux et de celui du PDC.
La droite détient désormais soixante et un sièges et la gauche cinquante-quatre. Son avantage, de sept sièges, est plus important que celui que possédait la gauche dans l’ancienne législature (cinq sièges) mais il s’agit d’une majorité, a succursales multiples, constituée par l’apparition des Verts-libéraux, le renforcement de l’UDC, le siège du PDC et le recul des libéraux.
Au sein de la famille de la gauche, le POP maintien ses huit élu-e-s alors que les socialistes en perdent trois, les Verts, deux et SolidaritéS, un.
En dehors des nouvelles formations, Verts-libéraux et PDC, on constate que l’UDC augmente son pourcentage électoral dans tous les districts sauf celui du Locle, alors que tous les autres partis sont en recul, le POP étant celui qui recule le moins, ce qui n’est qu’une faible satisfaction.
Encore un mot de triste conclusion concernant la participation électorale. Elle s’élève, si l’on peut dire, à 30 % en moyenne cantonale. Le record étant détenu par La Chaux-de-Fonds avec 27 % !!! La perte d’un siège dans cette ville par le POP est peut-être en partie expliquée par cette faible participation. Ce constant recul devrait être une source de réflexion pour les autorités et pour les partis. Cette perte de pratique de la démocratie constitue un baromètre du lien entre les autorités et les habitants d’un pays. Force est de reconnaître qu’il se distancie dans tous les pays industrialisés. Il faudra bien trouver les réponses à cette situation si on veut éviter la dislocation du canton.
Conseil d’Etat
En ce qui concerne l’élection au Conseil d’Etat, la liste unique de la gauche plurielle a réussi son pari. La présence efficace de Nago Humbert sur cette liste a donné une bonne visibilité au POP. Il a contribué par ses excellentes prestations lors des débats au bon résultat dans l’élection au Grand conseil.
Les trois socialistes sortent en tête de la liste suivis par le candidat Vert et Nago Humbert. Ce dernier, avec près de 14’000 voix, réussit même l’exploit de n’être qu’à une centaine de voix derrière Thierry Grosjean, libéral sortant et à battre Phillippe Gnaegi, l’autre libéral terrassé par les électrices et électeurs.
Ce qui pose un problème politique, c’est l’effet Yvan Perrin. Le candidat de l’UDC est apparu presque chaque jour dans les médias du pays et du canton. Que ce soit pour parler de sa maladie ou de sa critique mensongère sur le rapport Bergier. Sa présence constante a servi sa cause. Le fameux « parler vrai » dont se targue l’UDC plaît à un électorat qui recherche des réactions plutôt que des solutions. Car, à part l’énnoncé de plusieurs problèmes, ce parti ne propos aucune réponse constructive.
La participation pour cette votation se monte à 34%.
Pour le second tour, les trois socialistes se présenteront sur des listes de la gauche plurielle alors qu’à droite PLR, UDC et PDC se battront entre eux pour placer deux candidats.